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Coronavirus : le gouvernement développe une appli de “tracking” pour nos smartphones

Coronavirus : le gouvernement développe une appli de “tracking” pour nos smartphones

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Par Pierre Bazin

Publié le

Son téléchargement se ferait "sur la base du volontariat".

Dans un contexte où la courbe de l’épidémie du coronavirus n’a pas commencé à fléchir, mais où déjà, le “déconfinement” est sur toutes les lèvres, le gouvernement envisage d’utiliser nos smartphones pour traquer les différents vecteurs de transmission du Covid-19.

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En effet, les pouvoirs publics travaillent au développement d’une application sur smartphone, utilisable “sur la base du volontariat”, pour identifier les personnes ayant été contact avec une personne infectée par le coronavirus, ont affirmé le ministre de la Santé, Olivier Véran et le secrétaire d’État au Numérique, Cédric O.

Dans un entretien publié mercredi dans Le Monde, les deux hommes entendent déminer le sujet très sensible du “tracking”. Cette technique, consistant à identifier tous les contacts récents d’une personne infectée, ferait évidemment peser de lourdes inquiétudes sur les libertés individuelles et la vie privée.

Le projet en question, baptisé “StopCovid”, vise à “développer une application qui pourrait limiter la diffusion du virus en identifiant des chaînes de transmission, explique Cédric O. L’idée serait de prévenir les personnes qui ont été en contact avec un malade testé positif, afin de pouvoir se faire tester soi-même et si besoin, d’être pris en charge très tôt ou bien de se confiner”.

“Aucune décision n’est prise” quant à un éventuel déploiement de cette application, sur laquelle planche l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria) depuis plusieurs jours, assurent les deux hommes.

Utiliser le Bluetooth sans “traquer” ?

Selon les mots de Cédric O, cette application devrait être rendue disponible, parmi d’autres outils et mesures, dès lors que la phase de déconfinement sera amorcée.

“Nous ne travaillons que sur l’hypothèse d’une installation volontaire de l’application”, qui pourra être “désinstallée à tout moment”, assure Cédric O, précisant qu’elle s’appuierait sur la technologie Bluetooth. Cette dernière permet, en effet, d’identifier habituellement des appareils à proximité et non le recueil de données de géolocalisation (GPS).

“L’application ne géolocalisera pas les personnes. Elle retracera l’historique des relations sociales qui ont eu lieu dans les jours précédents, sans permettre aucune consultation extérieure ni transmettre aucune donnée”, explique-t-il.

“Lorsque deux personnes se croisent pendant une certaine durée et à une distance rapprochée, le téléphone portable de l’un enregistre les références de l’autre dans son historique. Si un cas positif se déclare, ceux qui auront été en contact avec cette personne sont prévenus de manière automatique.”

Selon Olivier Véran, cette méthode est “compatible avec le droit européen des données personnelles, avec des données anonymisées”. “Personne n’aura accès à la liste des personnes contaminées et il sera impossible de savoir qui a contaminé qui. Le code informatique sera public” et la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) est “étroitement” associée aux travaux.

Konbini techno avec AFP