On a discuté avec la première équipe nationale d’e-sport du Sénégal

On a discuté avec la première équipe nationale d’e-sport du Sénégal

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Par Benjamin Bruel

Publié le

On découvre Solo Esport, toute première structure e-sportive nationale du Sénégal, avec son manager.

Le Sénégal lance sa première équipe nationale e-sportive ! C’est ce qu’on a découvert la semaine dernière, au hasard d’un tweet de la joueuse de versus et streameuse fighting Kayane.

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On a voulu savoir comment se déroule le développement d’une toute nouvelle structure e-sportive au Sénégal, comment est la scène en Afrique de l’Ouest et sur quels jeux évoluent les pro players sénégalais. On a donc pris quelques minutes pour discuter avec Baba Dioum, passionné de 30 ans, cocréateur et manager de Sen-Games et SOLO Esport, qui nous raconte les ambitions du club, l’explosion de l’e-sport au Sénégal et nous parle des futures compétitions vidéoludiques en Afrique.

Petite découverte du monde de l’e-sport de l’autre côté de la Méditerranée.

Konbini techno | Salut ! Est-ce que tu peux présenter en quelques mots ?

Baba Dioum |Je m’appelle Baba Dioum et j’ai 30 ans. Je suis le cocréateur et manager de SOLO Esport – Solo veut dire “Senegal Official Legion of Esport”. En wolof, solo veut aussi dire “importance”, c’était le petit jeu de mots. C’est le premier club national professionnel d’e-sport du Sénégal. C’est une initiative de Sen-Games, l’association des gamers du Sénégal que l’on a créée en 2011.

Je suis un passionné de jeux vidéo de longue date. Je joue à beaucoup de jeux d’aventures et d’exploration, mais en ce moment je suis à fond sur Overwatch. Je suis gold en healer, en DPS et en tank, mais je ne fais pas de compétition. On est encore une petite communauté sur ce jeu au Sénégal !

Tu peux nous raconter comment est né Solo Esport et ce que vous voulez faire avec le club ?

Avec Sen-Games, on a répondu à un appel à candidature de l’ambassade de France, qui voulait encourager la création d’un nouveau projet numérique dans le pays. Nous, on organise depuis longtemps plein d’événements, au Sénégal et en Afrique de l’Ouest, pour développer les jeux vidéo […].

Le but de Sen-Games, c’est de rassembler tous les joueurs du Sénégal. On voyait que les salles de jeux étaient pleines, qu’il y avait un énorme engouement à l’époque, alors on a utilisé les réseaux sociaux pour ça. J’étais jeune à l’époque, mais le projet a beaucoup évolué. On est neuf maintenant dans l’association et deux à s’occuper du club SOLO. On a un espace dédié, avec plusieurs consoles d’anciennes et nouvelles générations.

Vous avez combien de joueurs à l’heure actuelle et sur quels jeux ?

Le concept, c’est vraiment de faire une équipe nationale autour des jeux populaires au Sénégal. Donc sur FIFA, PES, Street Fighter et Mortal Kombat. Pour le moment, on se concentre là-dessus, mais on a aussi envie de se lancer sur Fortnite ou League of Legends.

Pour recruter les joueurs, on a organisé des présélections en ligne avec une petite compétition. Donc là, on a deux joueurs pros sur FIFA, dont Dexx, l’un des champions de FIFA les plus connus du Sénégal et un double champion d’Afrique de FIFA de 17 ans, qui ont été recrutés en direct, sans passer par les sélections.

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Au total, il y a cinq joueurs professionnels au sein de SOLO qui sont rémunérés et entraînés : deux joueurs FIFA, un joueur PES, un joueur Street Fighter et un joueur Mortal Kombat.

Niveau compétition, quels sont vos objectifs ?

On va commencer par l’Orange Esport Experience, qui se tient chaque année. Il y a des présélections en Afrique, c’est un événement majeur. On veut aussi faire l’ESWC, organisé par Webedia et qui s’oriente sur League of Legends, donc on aimerait bien avoir une équipe d’ici là. Il y a l’EVO [aux États-Unis, ndlr], bien sûr, si on peut se déplacer, on aimerait beaucoup y participer.

Et bien sûr le FEJA à Abidjian, qui est la plus grosse compétition de jeux vidéo en Afrique de l’Ouest. Cette année, on est partis avec le club et on a remporté le tournoi sur FIFA.

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Comment est la scène e-sport au Sénégal en particulier, et en Afrique de l’Ouest en général ? Est-ce qu’il y a de grosses communautés ?

L’écosystème gaming en Afrique est normal, honnêtement. Il y a beaucoup de passionnés, en particulier en Côte d’Ivoire où il y a de très fortes communautés, notamment sur Tekken. Beaucoup de monde se déplace pour le FEJA, le festival électronique d’Abidjan. Côté e-sport, il y a des fédérations en Afrique du Nord, où c’est déjà bien développé.

Au Sénégal, ça commence à prendre énormément d’ampleur. Avec Sen-Games, on arrive à organiser des compétitions avec environ 2 000 participants sur deux ou trois jours, hors période Covid-19. Et on va avoir 200-300 participants “sérieux” sur les jeux majeurs, les FIFA ou les jeux de versus fighting comme Street Fighter ou DBZ qui sont très populaires.

C’est vraiment en train d’exploser en ce moment. On essaie de créer, avec Sen-Games et des associations nationales, un championnat e-sport africain : L’Africa E-Sport Championship. L’initiative a été lancée en 2019 par le Kenya et on voulait faire l’événement en 2020. Il y avait des présélections dans les pays sur plusieurs jeux, mais ça a été annulé. On espère qu’on le verra l’année prochaine !

Merci Baba !

Vous pouvez suivre l’évolution de SOLO Esport sur Twitter.

Pour nous écrire : hellokonbinitechno@konbini.com