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The Outer Worlds, le jeu dont vous êtes (enfin) le vrai héros

The Outer Worlds, le jeu dont vous êtes (enfin) le vrai héros

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© Obsidian Entertainment / Private Division

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Par Pierre Bazin

Publié le

Les studios Obsidian Entertainement reprennent du service avec un titre qui sent bon le Fallout : New Vegas.

Va-t-on enfin avoir un RPG solo à choix décisifs digne de ce nom ? C’est le défi que s’est donné Obsidian Entertainment, le studio de développeurs à l’origine de Fallout : New Vegas (2010), un des titres de la franchise les plus acclamés par les fans et les critiques.

Depuis la déception de Fallout 76 de ce début d’année, et en attendant de voir ce que le prometteur Cyberpunk 2077 va donner début 2020, les gamers n’avaient pas grand-chose à se mettre sous la main pour une véritable expérience d’immersion entre le RPG et le FPS, avec une narration aux multiples embranchements.

Cela pourrait peut-être changer avec The Outer Worlds, la nouvelle production made in Obsidian qui renoue avec ce qu’ils savent faire de mieux : nous offrir une expérience narrative personnalisée. Konbini a pu tester le jeu avant sa sortie.

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Pas besoin d’open-world pour prendre de vraies décisions

Le jeu vidéo, par essence, est supposé être le medium qui donne le plus de choix à ses pratiquant·es, même si la réalité est toute autre. Il sera difficile d’éviter quelques passages “couloirs” dans The Outer Worlds, ce n’est pas un monde ouvert à proprement parler mais plus un ensemble de grands niveaux (différentes planètes en réalité) contenant eux-mêmes des villes et des équivalents “donjons.”

Ne vous attendez donc pas à découvrir un Bordeciel (Skyrim) de part et d’autre, on se rapproche ici plus d’un système d’exploration à la Borderlands, mais en tout cas on n’a pas forcément cette impression d’être enfermé ou “forcé” dans nos choix.

La grande force de cet opus, c’est avant tout les choix d’histoire que vous allez faire et ce, dès le début de l’aventure ! Les statistiques, les talents et les compétences sont repris de manière très intuitive, et intégrés naturellement au gameplay. Chaque dialogue vous donne accès à une myriade d’interactions, de décisions et de réactions possibles, et tous ces choix vont évidemment influencer de manière durable la suite de votre aventure. Il s’agit aussi d’avoir suffisamment de maîtrise dans telle ou telle compétence pour pouvoir par exemple mentir, pirater, intimider ou encore jouer l’idiot.

Chaque interaction avec un PNJ est l’occasion de nombreuses approches différentes. © Obsidian Entertainment / Private Division

Il n’y a pas de “faux choix” dans The Outer Worlds, et vous pouvez d’ailleurs improviser vos propres choix en choisissant de dégommer tout le monde (par exemple), le jeu a tout prévu. La force de ce titre se situe donc dans l’histoire que vous créez autour de votre personnage : les PNJ que vous allez choisir de soutenir ou au contraire d’exterminer, selon votre sens de l’éthique, vous êtes maître sur votre bateau.

Cela signifie aussi en définitive que la rejouabilité est très intéressante, si vous êtes curieux attendez-vous à le refaire en long, en large et en travers pour découvrir d’autres histoires et points de vue.

Une action basique, simple

Si la comparaison avec Fallout : New Vegas est un passage un peu obligatoire, notons que les studios ont tout de même fait de gros efforts sur certaines mécaniques un peu rouillées. Les affrontements ne révolutionnent pas le genre, mais la multitude d’armes présentées, les actions de vos compagnons (dirigeables par des ordres) et une IA plutôt tenace donnent un certain “punch” à l’ensemble.

C’est surtout la capacité de “geler le temps” qui apporte son lot de fraîcheur aux combats, une version finalement plus intuitive que le VATS de Fallout. Ce “freeze” permet de poser un peu l’action et de préparer des combats plutôt amusants, alternant entre les différents effets des armes et les capacités spéciales, qui se rechargent très vite par ailleurs.

Si Obsidian a bien insisté sur les différentes zones qui seront à disposition du joueur, on se demande encore quel sera l’état final du bestiaire. Pour le moment, outre les différentes créatures qui parsèment les environnements extérieurs, on retrouve principalement des soldats assez classiques ainsi que des machines et automates qui ne dépayseront clairement pas les joueur·euses.

Les combats ne sont pas exempts de situations cocasses. © Obsidian Entertainment / Private Division

Les combats ne sont pas non plus le premier intérêt de ce jeu, et on apprécie aussi les phases d’infiltration, pas forcément lorsqu’elles sont improvisées (l’IA est encore perfectible) mais pour des scénarios particuliers. De ce côté-là, gros big up aux phases d’infiltrations “sous déguisement” où il s’agit réellement d’usurper une identité et de la maintenir en répondant de la meilleure manière aux différentes interrogations des gardes et autres sentinelles qui épient vos moindres faits et gestes. Un savant mélange entre la furtivité, la gestion de vos compétences sociales et un peu de jugeote.

Une ambiance unique pour les amener tous

La grande force de The Outer Worlds ne se situe pas dans ses prouesses techniques. Si le jeu se maintient clairement à flot en termes de technique et de graphismes, il n’a pas la prestance d’un triple A. Ici, nous retiendrons plutôt la direction artistique inspirée et l’univers dans sa globalité, à commencer par la multitude de personnages qu’on est amené à rencontrer. Chaque PNJ du titre a été intensément réfléchi et est livré avec une tonne de dialogues dans l’ensemble bien doublés.

Les développeurs nous ont annoncé le chiffre de 30 000 lignes de dialogues enregistrées (New Vegas était à 50 000 pour info), plutôt rassurant en termes de contenu. Dans tous les cas, rien ne sert d’avoir beaucoup d’acteurs de voix sans une bonne écriture, et de ce côté-là, The Outer Worlds coche toutes les cases. L’humour est d’Obsidian se retrouve très régulièrement dans les dialogues comme les situations, les personnages s’amusent souvent à être des caricatures d’eux-mêmes tandis que les références déboulent de toutes parts à plein régime.

Pas de chichi, même en pleine ville. © Obsidian Entertainment / Private Division

En termes d’histoire principale, The Outer Worlds choisit la carte du personnage anonyme, choisi entre tous, pour accomplir une mission aux contours pour le moment très flous. Aidé par un étrange professeur, et se battant tantôt contre ou avec des corporations et des gouvernements, c’est surtout les nombreuses directions narratives possibles qu’on retiendra. Entre la science-fiction cynique et la parodie absurde, la vraie force de ce nouveau titre se situe probablement dans son ambiance.

Si les mécaniques RPG ne vont clairement pas révolutionner le genre, il est aussi agréable de savoir que des jeux sont tout simplement désireux d’offrir aux joueur·euses ce dont ils ont envie, quitte à ne pas trop quitter les sentiers battus par moments.

The Outer Worlds sortira le 25 octobre 2019 sur Xbox One, Playstation 4, PC (Steam) et sur Nintendo Switch à une date ultérieure non communiquée.