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Ubisoft promeut un cadre interne pour tourner la page du scandale de harcèlement

Ubisoft promeut un cadre interne pour tourner la page du scandale de harcèlement

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Par Konbini Techno

Publié le

Un quart des salariés dit avoir été victime ou témoin de mauvaise conduite au travail.

Ubisoft a promu mardi Igor Manceau au poste de directeur de la création, laissé vacant depuis le départ de Serge Hascoët, après le scandale de harcèlement qui a poussé vers la sortie plusieurs cadres de l’éditeur de jeux vidéo pendant l’été 2020. Yves Guillemot, PDG d’Ubisoft, qui avait assuré l’intérim à ce poste stratégique, a décidé de promouvoir un cadre du groupe plutôt que de faire un recrutement externe.

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Après avoir commencé sa carrière chez Ubisoft en 1998, et participé notamment au lancement des séries à succès Far Cry, Rainbow Six et Splinter Cell, Igor Manceau dirigeait depuis 2017 la création du jeu Riders Republic, un titre de sports extrêmes, au sein du studio d’Annecy.

“Igor est l’un des directeurs créatifs les plus expérimentés, les plus innovants et les plus respectés d’Ubisoft et de l’industrie du jeu vidéo en général, a déclaré Yves Guillemot, cité dans un communiqué. Il a une profonde compréhension des motivations des joueurs, une forte intuition pour atteindre de nouveaux marchés et un style de leadership exemplaire.”

Sa mission sera notamment de “faire croître organiquement les franchises détenues par Ubisoft et identifier les opportunités de créer de nouveaux titres qui peuvent réussir dans des genres de jeux nouveaux ou émergents”, a indiqué l’entreprise.

Cette nomination s’inscrit dans une série de restructurations de l’encadrement de l’éditeur après le large scandale de harcèlement visant plusieurs de ses cadres pendant l’été 2020, alors que son PDG avait promis l’an dernier un “changement structurel” de l’entreprise. Une ancienne responsable d’Uber, Raashi Sikka, a ainsi pris en février 2021 les fonctions de vice-présidente chargée de la diversité et de l’inclusion.

Améliorer notre culture de travail

“Le groupe Ubisoft est maintenant clairement engagé – depuis plus d’un an – dans un processus d’amélioration de notre culture de travail au sein du siège et des studios. Il s’agit bien évidemment de poursuivre cette transformation en profondeur et de l’incarner dans les faits”, a souligné Igor Manceau auprès de l’AFP.

Plusieurs dirigeants du groupe avaient été poussés vers la sortie ou ont démissionné, dont son numéro deux Serge Hascoët, qui a quitté mi-juillet 2020 son poste de responsable de la création.

Le chef du studio de Montréal avait également quitté Ubisoft, suivi quelque temps plus tard par le vice-président chargé du service éditorial d’Ubisoft Tommy François, cité dans plusieurs témoignages parus dans la presse comme responsable de harcèlement et tentative d’agression sexuelle.

La directrice des ressources humaines du groupe, accusée d’avoir couvert certains comportements toxiques, avait quant à elle démissionné. L’entreprise, qui compte 18 000 salariés dans le monde dont 22 % de femmes, a également lancé plusieurs enquêtes internes.

“Près de 75 % des équipes ont suivi une formation obligatoire à la lutte contre le sexisme et le harcèlement”, avait expliqué Ubisoft fin octobre 2020, alors qu’une étude menée auprès de ses salariés avait montré qu’un quart d’entre eux avaient été victimes ou témoins de “mauvaise conduite au travail”.

Une plainte collective a été déposée en juillet dernier au tribunal judiciaire de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour “harcèlement institutionnel” par deux anciennes salariées se disant victimes de harcèlement lors de leur période d’emploi au siège d’Ubisoft à Montreuil.

Konbini techno avec AFP

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