Facebook lance Face Recognition, un système (optionnel) d’identification automatique

Facebook lance Face Recognition, un système (optionnel) d’identification automatique

photo de profil

Par Thibault Prévost

Publié le

Le nouveau système de reconnaissance faciale vous alertera si quelqu'un, ami ou non, poste une photo de vous. Trop puissant ?

Réjouissez-vous : à partir d’aujourd’hui, Facebook lance une option, Face Recognition, qui lui permet d’identifier automatiquement les visages de vos contacts. Et quand on dit “option”, c’est bien parce que le réglage est… optionnel. Selon The Verge, qui relaie l’information le 4 septembre, Face Recognition sera “opt-in” par défaut, ce qui signifie que l’utilisateur devra cocher une case pour activer l’outil.

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Le dispositif, détaille Reuters, va remplacer l’ancien système de suggestion d’identifiants, Tag Suggestions. Un système via lequel le réseau social s’octroyait le droit de reconnaître automatiquement tous les visages des photos que vous postiez et, le cas échéant, de les lier avec vos contacts pour vous proposer de les “taguer” (et en les notifiant, de leur côté, si vous les aviez identifiés).

Face Recognition, disponible pour une poignée d’utilisateurs depuis décembre 2017, va plus loin que son prédécesseur. Si vous activez l’option, Facebook vous notifiera lorsque quelqu’un poste une photo sur laquelle vous êtes présent, que vous soyez identifié ou non. Vous aurez ensuite le choix de vous taguer sur la photo, de la laisser telle quelle, ou de la signaler si vous ne souhaitez pas la voir publiée. Le système fonctionnera avec vos amis, évidemment, mais aussi avec les amis de vos amis. Dans le cas d’une photo de profil, les deux utilisateurs n’ont même pas besoin d’avoir un ami en commun. Ça fait beaucoup de monde.

Face Recognition, meilleur allié des harceleurs ?

Selon Facebook, Face Recognition est avant tout un outil en faveur de la vie privée, qui donne aux utilisateurs plus de contrôle sur la diffusion de leur image. Logique : si quelqu’un que vous connaissez à peine poste une photo de vous qui vous déplaît, le système vous alertera et vous pourrez ensuite communiquer avec la personne pour lui demander de la retirer. Parfait.

Sauf que, comme toute technologie invasive, Face Recognition a aussi un côté sombre : il pourrait faciliter le boulot de harceleurs en ligne. Imaginez : vous souhaitez retrouver quelqu’un dont vous ignorez tout mais dont vous possédez une photo, prise à la dérobée en soirée. Vous la postez sur Facebook, en photo de profil. La personne ciblée a activé Face Recognition, elle reçoit une alerte et, forcément, entre en contact avec vous pour vous demander qui vous êtes. Banco, vous avez son profil Facebook.

Le réseau social peut-il faire quelque chose contre le détournement de cette technologie ? Pas vraiment, excepté la rendre optionnelle. C’est même dans l’intérêt du réseau social s’il souhaite être en conformité avec les lois européennes de protection des données, qui encadrent strictement la collecte d’informations biométriques au consentement éclairé de l’utilisateur. Sans compter qu’aux États-Unis, RGPD ou non, Facebook est en procès depuis 2015 avec des utilisateurs de l’Illinois, réunis en class action, qui affirment que le réseau social a illégalement collecté des données biométriques de millions d’utilisateurs sans leur demander leur avis. Pas sûr que rendre la nouvelle version optionnelle suffira à éviter la sanction judiciaire.