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Le Pachinko, “flipper à sous” qui rend fous les Japonais

Le Pachinko, “flipper à sous” qui rend fous les Japonais

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Par Céline Zhang

Publié le

Les casinos étant interdits, cette machine à la frontière du "jeu d'argent" génère des revenus astronomiques dans le pays.

Il suffit de visiter le Japon une seule fois dans sa vie pour comprendre l’engouement autour du Pachinko, présent aux quatre coins du pays sous forme de petits et grands salons de jeu, c’est une composante clef de la vie des Japonais.

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Entrer dans une salle d’arcade de Pachinko se ressent… physiquement. Des flashes aveuglants, une musique qui vous perce les tympans (littéralement), une odeur prépondérante de tabac, ainsi que des hôtesses aux cris d’un “Irasshaimaseeeee” (bienvenue en japonais) ; voilà l’accueil que vous réserve le Pachinko.

Flipper à sous ou machine à billes ?

Mais alors c’est quoi exactement ce jeu ? On pourrait tout simplement parler d’une fusion entre une machine à sous et un flipper. Le but ? Le même qu’au flipper : il faut faire rentrer un maximum de billes dans des trous prévus à cet effet. La différence ? Un design made in Japan de ces machines, décorées de Dragon Ball, Street Fighter ou encore Sailor Moon.

À l’entrée de chaque salle de jeux, on trouve des distributeurs où on échange son argent contre des billes stockées dans des bacs en plastique (il suffit de passer dans les allées pour comprendre que certains ne rigolent pas avec leur stock). 

Dès qu’un joueur se trouve une machine et s’assoit, le jeu peut commencer. Comme au flipper, il faut propulser les billes dans la machine pour lancer une partie, ensuite le seul levier de contrôle que possèdent les joueurs est la vitesse à laquelle les billes vont retomber. 

Si le sort nous est favorable, alors certaines billes tombent dans les trous prévus à cet effet, ce qui aura pour mécanisme de déclencher la machine à sous Pachinko. Comme au casino, si trois symboles identiques apparaissent, bingo vous avez gagné ! Encore plus de billes sortiront et libre à vous de choisir de continuer à jouer, ou de vous arrêter.

Les billes servent ensuite de monnaie d’échange contre des lots en tout genre ; cravate, appareil photo, Zippo, bouteilles de bière ou encore rasoir électrique. Pachinkoplanet détaille d’ailleurs quelques équivalences dans cet article

Un jeu d’argent discret pour une source de revenus astronomiques

Le Pachinko est très bien pensé puisqu’il s’agit en fait d’un jeu d’argent dissimulé. Au Japon, les casinos et les jeux d’argent sont officiellement interdits par la loi, le jeu sert alors d’intermédiaire. 

Parmi les cadeaux que les joueurs peuvent retirer, il y a THE cadeau : des plaques de métal. Bon elles sont vraiment cool ces plaques car elles permettent aux joueurs d’aller les échanger contre de l’argent dans des lieux prévus à cet effet, à quelques mètres des salles d’arcade. Comme il n’y a pas d’échange direct billes/argent, la loi ne considère pas la pratique comme illégale. Et voilà comment on contourne le droit japonais, smart non ?

Une chose est sûre ; dans les salles de Pachinko l’ambiance est électrisante et captivante, tout est fait pour qu’on reste le plus longtemps possible et qu’on dépense un maximum d’argent. Selon Businessinsider, le Pachinko a généré plus de 3 trillons de yens de chiffre d’affaires en 2018 (l’équivalent de 25 427 879 100 d’euros, ça fait beaucoup de chiffres) et constitue à lui seul 4 % du PIB japonais.

À titre comparatif, 3 millions de yens c’est plus que le PBI de la Nouvelle-Zélande, plus que les gains annuels de Las Vegas et Macao combinés, et plus que les revenus de l’industrie automobile japonaise.

Cerise sur le gâteau et pompon sur la Garonne, le jeu n’est même pas japonais, c’est une invention coréenne. Le jeu est d’ailleurs tellement addictif qu’il est interdit en Corée du Sud !