Le youtubeur DirtyBiology accusé par huit femmes de violences sexuelles et psychologiques

Le youtubeur DirtyBiology accusé par huit femmes de violences sexuelles et psychologiques

Image :

Capture d’écran YouTube

photo de profil

Par Pierre Bazin

Publié le , modifié le

Dans une enquête sur Mediapart, les journalistes Sophie Boutboul et Lénaïg Bredoux ont recueilli de nombreux témoignages.

Avertissement : les faits rapportés dans cet article contiennent des éléments pouvant déclencher le rappel d’un traumatisme (viol, violence).

À voir aussi sur Konbini

Le YouTube francophone est secoué, et en particulier sa sous-sphère dédiée à la vulgarisation scientifique. Léo Grasset, plus connu sous le nom de DirtyBiology sur YouTube, est mis en cause par huit femmes dans une enquête publiée par le site d’information Mediapart.

Depuis 2014, Léo Grasset mène ses expériences et réflexions diverses et variées sur sa chaîne DirtyBiology, allant des sciences sociales à la biologie animale, en passant par la psychologie et parfois même l’Histoire. Ce vidéaste à succès cumule 1,4 million d’abonnés sur YouTube.

L’enquête de Mediapart publiée aujourd’hui revient sur une période de plusieurs années où le youtubeur aurait adopté des comportements problématiques, toxiques et violents.

Un spécialiste de “l’emprise”

Parmi les huit victimes (appartenant, de près ou de loin, au milieu du YouTube francophone) qui témoignent, une créatrice de contenus qui a souhaité rester anonyme accuse Léo Grasset de viol. Elle affirme avoir subi ces violences sexuelles en 2016 et détaille une relation toxique d’“emprise” auprès de Mediapart.

Certaines ont décidé de rester anonymes, quand d’autres ont accepté de témoigner ouvertement comme Manon Bril, de la chaîne C’est une autre histoire. Cette dernière témoigne de la relation toxique qu’elle aurait entretenue avec le youtubeur.

Chargement du twitt...

Ils se séparent en 2017 et elle raconte ce qu’elle nomme une “rupture continue” étalée sur les deux ans qui suivent. Deux ans pendant lesquels Léo Grasset aurait multiplié les stratégies d’emprise pour aboutir à ce que Manon Bril appelle un “kidnapping émotionnel”. D’autres témoignages précisent également que Léo Grasset n’aurait pas hésité à jouer de sa position d'”homme parfait”. Il aurait ainsi écrit à un ami de l’époque :

“Toutes les meufs mignonnes ou bonnes même, hop, elles sont niquées de la tête […] / ou en dépression à cause de moi.”

Une notion problématique du consentement

D’autres youtubeuses/streameuses comme Marine Périn, de la chaîne Marinette, font état de comportements très problématiques, notamment sur la notion de consentement. Après qu’elle a échangé à de multiples reprises avec le concerné, il lui aurait raconté, par message, être atteint de “sexomnie”, une forme de somnambulisme sexuel :

“Je baise en dormant, des fois. […] Quand je suis dans cet état-là, j’suis un peu animal. […] Quand je suis éveillé, je fais vachement attention à l’autre […], alors que quand je dors, je m’en baleeeeeeeek.”

D’autres personnalités, moins directement concernées, se sont également exprimées auprès de Mediapart. Léo Grasset était par exemple un des intervenants du collectif “Le Vortex” une coproduction Arte sur YouTube. Plusieurs de ses collègues de l’époque déplorent ainsi un climat sexiste sur le tournage.

Le youtubeur Romain “Monté” de la chaîne Linguisticae aurait confronté le youtubeur en 2020 après avoir été “‘choqué’ par les confidences de Manon Bril”.

La réponse de Léo Grasset n’aurait qu’éludé cette confrontation, sans en prendre la moindre mesure.

Chargement du twitt...

Contacté à de multiples reprises par Mediapart, Léo Grasset n’a finalement pas souhaité répondre aux sollicitations des journalistes.

Le vidéaste a publié une réponse sur ses réseaux sociaux.

La rédaction de Konbini a invité Léo Grasset à participer à plusieurs vidéos ces dernières années. Suite à l’enquête de Mediapart, nous avons décidé de déprogrammer toutes les vidéos où ce dernier apparaissait. Konbini témoigne son soutien aux victimes de violences sexuelles et sexistes.