Les “ballons Internet” de Google sont enfin commercialisés en Afrique

Les “ballons Internet” de Google sont enfin commercialisés en Afrique

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Par Konbini

Publié le

Les "Loon" vont permettre à 35 000 personnes de bénéficier d'Internet au Kenya.

C’est peut-être le début de quelque chose de grand. En 2013, partant du constat que seul un tiers de l’humanité avait accès à un débit stable et bon marché, Loon, projet futuriste développé par Alphabet (la maison mère de Google) au sein de l’entreprise “X”, s’était lancé dans un projet ambitieux : constituer des flottes de “ballons Internet”, et ainsi délivrer une connexion dans les zones les plus reculées du monde.

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Après plusieurs mois de tests, le premier déploiement commercial des ballons Loon vient d’être signé au Kenya en partenariat avec la société de télécommunications locale Telkom Kenya. Le projet a été annoncé il y a deux ans, mais l’approbation finale du gouvernement vient tout juste d’être donnée.

Au total, ce sont 35 ballons qui ont été envoyés dans la stratosphère, délivrant une connexion Internet de qualité à 35 000 usagers dans le centre du pays, pour une surface de 50 000 km2.

La question de l’accès à Internet est une problématique importante dans les pays en voie de développement. Hors des grandes villes et dans les régions reculées, les ballons Loon font donc espérer, en partie, la disparition des fameuses  “zones blanches”, ces déserts numériques où le manque de services isole les populations du monde extérieur.

Les ballons de Google avaient déjà fourni un accès Internet d’urgence à la suite de catastrophes naturelles, comme à Porto Rico en 2017 après l’ouragan Maria, ou au Pérou après un tremblement de terre en 2019, mais jamais dans le cadre d’un déploiement commercial à grande échelle.

Dans un billet de blog, Alastair Westgarth, le PDG de Loon, s’est félicité de la concrétisation de ce projet d’ampleur :

“L’équipement de communication qui aurait pu être fabriqué autrefois dans un dortoir d’université offre désormais une couverture internet de plus de 11 000 kilomètres carrés par ballon, soit 200 fois celle d’une tour de télécommunication classique […].

Il s’agit d’une première à bien des égards : la première utilisation non urgente de Loon pour fournir une connectivité à grande échelle, la première application d’Internet propulsée par des ballons en Afrique et le premier de nombreux déploiements commerciaux à travers le monde. Autrefois un ‘sceptique curieux’, j’ai maintenant le grand privilège d’être le PDG de Loon, et je ne pourrais pas être plus fier des progrès accomplis par l’équipe […].”

La société affirme que son dispositif au Kenya permet aux utilisateurs d’atteindre un débit moyen descendant de 18,9 Mbps et un débit moyen montant de 4,74 Mbps pour une latence moyenne de 19 ms. Une connexion largement suffisante pour effectuer toutes les actions basiques sur un smartphone, comme envoyer des mails, regarder des vidéos ou passer des appels en visioconférence.

Si ce débit reste relativement banal pour nous autres Occidentaux, de tels résultats sont rares dans une région qui souffre d’un manque d’infrastructures.

Comme l’explique Alastair Westgarth, ce projet est d’ailleurs né de la recherche d’alternatives aux satellites et aux autres moyens d’accès dans la région : “Pour connecter toutes les personnes et les choses, nous devions élargir notre réflexion, [et ajouter] une nouvelle couche à l’écosystème de connectivité. Et c’est exactement ce que Loon construit : une troisième couche de l’écosystème de connectivité de la Terre, dans la stratosphère.”

© Loon

Le petit plus, c’est que ces ballons s’adaptent. Situés à une vingtaine de kilomètres au-dessus du sol, les ballons se déplacent continuellement dans la région, afin d’offrir une connexion Internet 4G dans une vaste zone. Pilotés par une intelligence artificielle, ils alternent au besoin entre fournir une connectivité Internet et agir comme un lien dans le réseau.

Carte des déplacements des ballons. © Loon

Comme le rapporte The Verge, cette année, la filiale d’Alphabet prévoit également d’apporter Internet à 200 000 personnes dans les régions reculées d’Amazonie, et s’attend à beaucoup de nouveaux contrats une fois l’efficacité du dispositif démontrée au Kenya.

Combien précisément un Kenyan devra-t-il dépenser pour disposer de la connexion Loon ? L’information n’a pas été communiquée. On sait juste que les prix seront fixés par le fournisseur d’accès local.