Microsoft lutte contre les vidéos manipulées à des fins de désinformation

Microsoft lutte contre les vidéos manipulées à des fins de désinformation

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Une “deepfake” de Jim carrey (à gauche) sur le corps de Jack Nicholson

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Par Konbini

Publié le

L'entreprise vient de proposer de nouveaux outils pour détecter mais aussi pour empêcher la création des "deepfakes".

Les deepfakes, ces montages photo ou vidéo qui manipulent la vérité – parfois pour nuire mais souvent pour divertir –, inquiètent particulièrement à l’approche de la présidentielle américaine. Ils consistent par exemple à “coller” la tête d’une personne sur le corps d’une autre dans une vidéo, ou à lui faire tenir des propos qu’elle n’a jamais prononcés. Ils peuvent transformer le sens d’un événement ou en inventer de toutes pièces pour répandre de fausses informations, et peuvent nuire à la réputation de personnalités publiques.

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Le géant de l’informatique Microsoft a annoncé lundi avoir conçu un “Video Authenticator”, qui analyse des photos et vidéos pour déterminer si elles ont été manipulées avec des technologies d’intelligence artificielle (IA). Cet outil attribue un “score de confiance” au contenu examiné. “Dans le cas d’une vidéo, il peut fournir un pourcentage (indiquant la probabilité d’une manipulation), en temps réel pendant la lecture, image par image”, explique le communiqué.

Il détecte les mauvais traitements infligés aux contenus en repérant des frontières mal brouillées, des flous incohérents ou des couleurs invisibles à l’œil nu. Les géants de la tech, réseaux sociaux et spécialistes de l’IA redoublent d’efforts à presque deux mois de la présidentielle américaine pour contrer les campagnes d’influence menées depuis l’étranger, mais aussi à l’intérieur du pays, pour semer la division et manipuler les électeurs.

Des deepfakes “de plus en plus sophistiqués”

En 2016, le scrutin présidentiel américain et le référendum sur le Brexit au Royaume-Uni ont été marqués par de vastes et puissantes opérations de ce genre, orchestrées depuis la Russie. Selon une étude menée à l’université Princeton et financée par Microsoft, sur une centaine de campagnes étrangères ayant ciblé une trentaine de pays entre 2013 et 2019, 93 % comportaient la création de contenus créés de toutes pièces et 74 % déformaient des faits vérifiables.

“Les méthodes de production de médias artificiels vont devenir de plus en plus sophistiquées”, rappelle la société de Redmond (à côté de Seattle), qui est sur les rangs pour racheter l’application de partage de vidéos légères TikTok. Elle a aussi mis un point un outil intégré à sa plateforme de cloud Azure (informatique à distance), qui ajoute des métadonnées pour certifier un contenu, qui pourra être ajouté sur un navigateur et confirme l’authenticité du contenu.

Konbini Techno via AFP