On sait enfin pourquoi on raccroche (presque) toujours au mauvais moment

On sait enfin pourquoi on raccroche (presque) toujours au mauvais moment

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© Violeta Stoimenova / Getty Images

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Par Julie Morvan

Publié le

"Bon allez, tu raccroches…", "Non, toi d’abord…"

Conclure une conversation au téléphone est parfois un véritable enfer. Sans voir la tête de son interlocuteur, difficile de savoir si la personne à l’autre bout du fil est sur la même longueur d’onde. Les stratégies se multiplient alors : “Bon, je vais devoir y aller…” (où ça ? mystère), le “bon, c’était sympa” faussement enjoué, et le plus éculé de tous : “Ah, je passe sous un tunnel… Je… au… voir !”

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Une étude récemment publiée par la Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), une revue publiant les comptes rendus de l’Académie nationale des sciences des États-Unis d’Amérique, dit enfin tout haut ce que tout le monde pense tout bas : non, les conversations téléphoniques ne se terminent jamais au moment où les deux interlocuteurs le souhaitent.

Une étude menée aux États-Unis auprès de pas moins de 932 appels révèle que lorsque deux êtres humains discutent, l’un a toujours envie de mettre fin à la conversation avant l’autre, rapporte le Guardian. Et ce, dans tous les cas de figure : avec la famille, les amis, et même les inconnus.

Mais alors, au lieu de tourner autour du pot, pourquoi personne n’ose clairement dire à l’autre qu’il aimerait raccrocher ? Selon les chercheurs, la raison est du côté des normes de la société. Quand on est au téléphone avec sa famille ou ses amis, on veut rester gentil. Et avec les inconnus, on tient à être poli.

Toutes ces injonctions sociales ont un coût : selon Paul Dolan, professeur de sciences comportementales à la London School of Economics, cette étude démontre que les interlocuteurs ne sont pas honnêtes les uns envers les autres. La transparence dans la communication permet pourtant de rendre nos échanges bien plus agréables.

“J’hésite à vous dire que je n’ai que 20 minutes à vous accorder car je ne veux pas paraître impoli, mais en réalité vous le dire rendrait vraiment cette conversation plus agréable pour nous deux car nous sommes conscients des règles, nous connaissons les termes de notre engagement”, précise-t-il au Guardian.

Maintenant qu’on vous a donné la solution, plus question de chercher une excuse pour raccrocher au téléphone. Contentez-vous d’être clair sur les raisons et les conditions de votre appel : l’honnêteté fera le reste.

Si vous trouvez les e-mails moins gênants que les appels, vous pouvez nous écrire à : hellokonbinitechno@konbini.com