Science : pourquoi les sous-bocks de bière font de très mauvais frisbees

Science : pourquoi les sous-bocks de bière font de très mauvais frisbees

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Par Pierre Bazin

Publié le

Science de comptoir.

Un bon tenancier le sait : un sous-bock se doit de glisser le long du zinc quelques secondes avant l’arrivée de la pinte de bière. Mais évidemment, lorsqu’on les donne à des clients plus ou moins enivrés, les sous-bocks se transforment rapidement en frisbees improvisés pour distraire l’assemblée. Pourtant, le sous-bock est un terrible frisbee : ils finissent toujours par retourner en l’air et à tomber sur le sol avant d’atteindre leur cible.

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Ce phénomène, des physiciens de l’université de Bonn (en Allemagne évidemment) ont décidé de l’étudier et mieux encore ont mis au point un modèle théorique. La très sérieuse étude intitulée “Les sous-bocks font de mauvais frisbees a été menée par des passionnés de binouze. Parmi eux, Johann Ostmeyer qui avait déjà quelques années auparavant étudié le phénomène du “tape-bière”, ce prank nul qui consiste à taper le goulot d’une bouteille avec le cul d’une autre pour la faire mousser (ne le faites pas, C’EST PAS DRÔLE).

Ostmeyer avait voulu répondre à la question : “pourquoi la bière du dessus ne mousse pas ?” et y avait répondu. La pression plus élevée dans la bouteille au-dessus ne crée que des oscillations “modérées” dans les bulles. Il n’y a pas d’effondrement de ces dernières et donc pas ou peu de mousse. Tandis que celle du bas a une croissance bien plus rapide et fait donc mousser en conséquence. “Le farceur laisse la scène au sec”, avait ainsi conclu Ostmeyer.

Maintenant, Johann Ostmeyer a décidé de répondre à l’urgente question sur les trajectoires de vol des sous-bocks ronds. Le postulat est de se demander pourquoi malgré une forme similaire au frisbee (rond et plat), le sous-bock ne peut décemment pas faire office d’alternative à ce dernier.

Il serait tout de même possible de très légèrement ajouter de la stabilité à un sous-bock lancé. Comment ? en lui donnant une rotation comme le font les joueurs confirmés de frisbee. Néanmoins, en l’absence de bords aérodynamiques (propres au frisbee) sur un sous-bock, ce dernier se dirigera irrémédiablement vers le sol. Ostmeyer est précis dans son modèle : pour lui, ce renversement aérien en topspin ou backspin se produit à environ 0,45 seconde de vol.

Rien n’a été laissé au hasard. On parle de science ici et donc Ostmeyer et son équipe ont créé leurs propres lanceurs de sous-bocks avec deux tapis roulants à moteur électrique afin de contrôler la vitesse horizontale et le taux de rotation de chaque lancement. Les expérimentations pratiques ont ainsi confirmé le modèle théorique du physicien.

Outre les sous-bocks, l’équipe a également procédé à des expérimentations avec des CD (qui se retournent à 0,8 seconde) ou encore un vinyle (qui se retourne à 16 secondes). L’objet le plus susceptible de vite faire un backspin est une carte à jouer avec seulement 0,24 seconde avant le retournement en l’air.

Dans leurs remerciements, Ostmeyer et son équipe adressent néanmoins leurs “sincères excuses à tous ceux qui ont été touchés par un sous-bock […] que ce soit à cause d’un objectif inapproprié ou parce que nous incitons les autres à effectuer des expériences stupides.”

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