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Singapour clashe Elon Musk sur ses voitures électriques

Singapour clashe Elon Musk sur ses voitures électriques

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Daniel Oberhaus / Flickr

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Par Bertrand Steiner

Publié le

L'État préfère largement les transports en commun.

Singapour a un message à faire passer à Elon Musk : quand il est question de changement climatique, prendre les transports en commun est une meilleure solution que de se pavaner avec un véhicule électrique. La cité-État, qui vante à qui veut bien l’entendre ses efforts pour le climat a, il est vrai, mis la priorité sur ses réseaux de bus et de trains.

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C’est ce que rappelle le ministre de l’Environnement, Masagos Zulkifli, dans la vidéo où Musk se fait tacler : “Ce qu’Elon Musk veut faire, c’est du lifestyle. Cela ne nous intéresse pas. Nous voulons de vraies solutions qui vont s’attaquer aux problèmes du climat.”

Cette attaque en règle fait suite à un tweet du patron de Tesla, en janvier, qui avait critiqué le pays pour sa lenteur à adopter les véhicules électriques et le peu d’entrain de l’État.

Cette annonce prend place dans un cadre anxiogène pour la cité, lié au réchauffement climatique : sa topographie, proche du niveau de la mer, pose de réels questionnements quant à la survie même de l’État. Le défi est tel que le Premier ministre, Lee Hsien Loong, a annoncé dimanche dernier que protéger le territoire de la montée des eaux coûterait environ une centaine de milliards de dollars.

Pourquoi cette défiance vis-à-vis des voitures électriques ?

Les trains et les bus couvrent la majorité des 720 km² de l’île et sont le moyen de transport privilégié. Cet attrait s’explique par un renouvellement continu des voies et des véhicules. Le pays aux 6 millions d’habitants ambitionne même de réduire à 45 minutes, d’ici 2040, le déplacement d’un point à l’autre du pays.

Mais cela ne suffit pas à expliquer ce rejet de la voiture électrique de la part de Singapour. Le gouvernement a rappelé qu’une voiture électrique n’est pas nécessairement écologique. Les batteries utilisées nécessitent des métaux rares qui sont accessibles uniquement par un minage extrêmement polluant.

Au-delà des arguments écologiques, Singapour manque de place. Quand 85 % de la population à Singapour vit dans des habitations à haute densité supportées par le gouvernement, trouver des endroits où garer des voitures se révèle problématique.

Ce qu’Elon Musk oublie, c’est que cette culture de la voiture si chère aux États-Unis, symbole d’émancipation et de liberté, n’est absolument pas partagée dans le reste du monde.