The Egg, une vidéo de 8 minutes pour réfléchir à votre place dans l’Univers

The Egg, une vidéo de 8 minutes pour réfléchir à votre place dans l’Univers

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Par Thibault Prévost

Publié le

Habituellement louée pour sa vulgarisation scientifique, la chaîne Kurzgesagt nous plonge dans les questionnements métaphysiques.

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Généralement, lancer une vidéo de Kurzgesagt signifie se couper du monde pendant une dizaine de minutes, échauffer ses neurones et se laisser happer dans un torrent audiovisuel de science vulgarisée. Astrophysique, biologie, maths fondamentales, génétique, psychologie cognitive, physique quantique, IA… Depuis 2013, la chaîne fondée par l’Allemand Philipp Dettmer, qui totalise plus de 600 millions de vues, fait consensus dans tous les domaines pour sa capacité à simplifier et rendre attractifs les concepts scientifiques les plus abscons.

Et puis, le 1er septembre, la chaîne a publié la vidéo The Egg. Changement de programme : exit les animations 3D de laboratoires et de robots, place à la vie après la mort. Un homme comme tout le monde vient de mourir, sans avoir joui d’une existence particulièrement remarquable.

Il rencontre Dieu, où ce qui s’en approche le plus, et ils discutent, pendant près de huit minutes. De quoi ? Du sens de l’existence, de la raison de l’Univers, de la réincarnation et de l’intégralité de nos insignifiants passages terrestres dans le grand équilibre des forces fondamentales. Et le plus fou, c’est que c’est foutrement beau.

Contrairement à ses habituelles vidéos, Dettmer adapte ici un texte d’Andy Weir, le romancier derrière Seul sur Mars. Arc-bouté sur des fondations rationnelles, le texte s’autorise de grands détours par les questions de la foi, la nature de l’âme, la transcendance et le déterminisme de l’espace-temps. Le discours prend logiquement un peu de hauteur avec les faits pour se dissoudre, et nous avec, dans la contemplation de nos devenirs.

À l’heure où l’espèce humaine découvre avec une terreur grandissante qu’elle est la seule à blâmer pour sa disparition prochaine, Weir parvient à manier subtilement la carotte et le bâton des événements avec un texte responsabilisant et profondément apaisant. Six millions de vues plus tard, The Egg a rempli son rôle : nous faire, une fois de plus, entrer en incandescence intellectuelle. Quitte à sortir, le temps d’une pause, des autoroutes du rationnel.