The Sorority, Sekura : deux applis qui mettent un taquet au harcèlement de rue

The Sorority, Sekura : deux applis qui mettent un taquet au harcèlement de rue

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(c) Sekura

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Par Benjamin Bruel

Publié le

Comment lutter contre l'insécurité et les violences envers les femmes depuis son mobile, gratuitement, simplement.

La première est israélienne, la seconde française : elles s’appellent Sekura et The Sorority et ont pour ambition de fournir aux femmes un outil simple d’utilisation, basé sur l’entraide et la solidarité, pour lutter contre le harcèlement de rue et alerter autrui en cas de sentiment d’insécurité ou d’agression physique.

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Ces deux applications, sorties en juin dernier pour Sekura et le 1er septembre pour The Sorority, sont disponibles gratuitement sur Google Play Store et l’App Store. Petite présentation.

Ouvrir l’espace public aux femmes

En 2018, selon une enquête de l’Ifop, 86 % des femmes françaises ont, au moins une fois, été victimes d’une forme de harcèlement de rue ou d’agression dans l’espace public. À l’échelle mondiale, selon les chiffres donnés sur leur site par l’application Sekura, deux millions de femmes ont été victimes de harcèlement sexuel – c’est près 75 % de l’ensemble des femmes dans le monde.

C’est sur ce constat que Sekura, créée par deux femmes et un homme, Achinoam Zigel, Rotem Shochat et Nadav Lachish, a été imaginée. “Sekura, l’appli de sécurité pour les femmes, est le résultat de nos expériences personnelles et celles de millions d’autres. Le harcèlement de rue et l’impression de se sentir en insécurité limite la mobilité des femmes et leur accès à l’espace public”, écrivent-ils dans sur leur site officiel en guise d’introduction à l’appli.

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Son fonctionnement est extrêmement simple et ne nécessite aucune inscription. Une fois l’application ouverte, elle propose quatre boutons disposés en cercle. Le premier permet simplement de déclencher un son identique à une sonnerie pour feindre un appel ; le deuxième déclenche une alarme forte pour avertir les personnes autour de soi d’un danger ; le troisième permet de sélectionner trois contacts pour leur envoyer un message d’alerte automatique contenant sa localisation ; le dernier bouton permet d’appeler automatiquement les secours ou un numéro d’urgence.

© Sekura/Capture d’écran

Faire appel à la sororité féminine

Un cinquième bouton, en forme de carte, permet de marquer l’endroit où l’on se trouve comme étant “sombre”, c’est-à-dire dangereux pour les femmes. À terme, les fondateurs de l’application souhaitent proposer une carte répertoriant tous les lieux signalés et les répertorier dans l’appli.

C’est justement ce que propose The Sorority qui, à la différence de Sekura, se destine exclusivement aux femmes et repose entièrement sur la solidarité féminine. Cette appli française, disponible depuis le 1er septembre, a été fondée par Priscillia Routier Trillard et trois ami·e·s, une graphiste et deux développeurs. Les utilisatrices, une fois inscrites, doivent décliner une image d’identité et un selfie pris en direct – vérifié manuellement avant d’être supprimé.

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L’application se décline sous deux formes. Un premier espace destiné à l’information pédagogique sur le harcèlement de rue et le sexisme et un second dédié à l’entraide. Comme sur Sekura, on retrouve une alarme sonore ou un appel à passer aux forces de l’ordre.

Mais surtout un signal qui permet d’enclencher une alerte vers les autres utilisatrices qui se trouvent dans le même secteur. Une fois le signal enclenché, celles-ci peuvent vous écrire, appeler ou vous rejoindre. Interrogée par Neon, Priscillia Routier Trillard explique recevoir environ 200 nouvelles inscriptions par jour depuis le lancement.

© The Sorority

Deux applications qui valent le coup d’œil et le coup de soutien. Elles ne sont, évidemment, pas seules : on notera App-Elles, créée par l’artiste nantaise Diariata N’Diaye, qui permet de lutter contre les violences conjugales et les violences faites aux femmes en reposant sur ce même principe d’alerte et d’entraide.