Twitter ajoute la mention “média manipulé” sous un tweet de Trump

Twitter ajoute la mention “média manipulé” sous un tweet de Trump

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(c) Commons wiki

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Par Konbini

Publié le

C'est une guerre ouverte, et les réseaux sociaux ne semblent plus vouloir faire de cadeaux au président américain.

Dans une vidéo relayée aujourd’hui sur le compte Twitter du président américain, et estampillée du logo de CNN – le média d’opposition –, on peut voir un petit garçon noir en train de fuir un garçon blanc. Le bandeau d’information de CNN décrit la scène : “Un bambin terrifié fuit un bébé raciste […] probablement un électeur de Donald Trump.”

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Mais selon CNN, la vidéo est fausse… ou plutôt vraie, et sa manipulation audacieuse. La seconde partie du montage replace l’extrait dans son contexte, prouvant clairement que les enfants sont en fait copains.

La vidéo se conclut avec le slogan : “L’Amérique n’est pas le problème. Les fake news le sont”, intimant l’idée que CNN manipulerait ses reportages de manière hors contexte. Et pourtant, si elle en est bien à l’origine, la chaîne d’informations n’a jamais diffusé cette vidéo avec son bandeau.

Et donc pour la première fois, Twitter a accolé la mention “média manipulé” au tweet du président. CNN a embrayé le pas avec un démenti : “Nous continuerons à nous en remettre aux faits, au lieu de tweeter de fausses vidéos et d’utiliser des enfants innocents. Nous vous demandons de faire de même.”

La guerre était déjà ouverte

À la fin du mois de mai dernier, le président Trump avait déjà été remis en place par Twitter sous deux de ses tweets. Le réseau social avait alors ajouté la mention “vérifiez les faits” : étiquetage moins tranché que celui d’aujourd’hui. 

En réaction, Trump avait alors envisagé de réformer ce système qu’il estime dirigé contre lui. Quand des réseaux sociaux puissants censurent des opinions […], ils cessent de fonctionner comme des forums passifs. Ils doivent être considérés et traités comme des créateurs de contenus”, avait-il déclaré le 28 mai lors de la signature d’un décret polémique.

Plus concrètement, Trump avait exprimé la volonté de modifier la section 230 du “Communications Decency Act”, un texte fondateur de l’Internet aux États-Unis. Cette loi datant de 1996 concerne tous les espaces de discussion, et offre notamment à Facebook, Twitter ou YouTube (Google) une immunité contre toute poursuite judiciaire liée aux contenus publiés par des utilisateurs.

Concernant le “monopole dangereux” des géants de la Silicon Valley, il avançait : “Ils ont le pouvoir non contrôlé de censurer, monter, modeler, cacher et altérer toute forme de communication entre des individus et de larges audiences publiques.”

Pourtant, l’expérience nous l’a montré, altérer les faits, c’est sa grande spécialité : plutôt paradoxal pour l’homme qui avait popularisé l’expression fake news lors des dernières élections.

Ceci dit, il est vrai que la question de la désinformation sur les réseaux sociaux est de plus en plus prégnante. C’est encore plus vrai en cette année électorale américaine. Donald Trump l’a bien compris, et fera tout pour faire entendre ses idées.