Visio : un boss qui exige d’allumer la webcam est un pollueur

Visio : un boss qui exige d’allumer la webcam est un pollueur

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Par Pierre Bazin

Publié le

Quand votre boss vous demandera d’activer votre caméra, vous pourrez lui mettre sa culpabilité environnementale en pleine face.

Si vous êtes passé au télétravail depuis l’apparition du Covid, vous êtes forcément devenu familier des visios. Sur Zoom, Meet, Hangouts ou encore Discord, nos journées sont désormais ponctuées de longues “télé-réunionnites” à base de micro et webcam, où l’on attend d’avoir la parole, où l’on essaie de placer son propos ou d’observer d’un œil curieux la décoration douteuse de son collègue – quand il n’est pas interrompu par un môme désireux d’attention.

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Dans les faits, la webcam n’est pas obligatoire, mais il est vrai que voir un visage humain en ces temps de distanciation physique peut être une bonne chose – oui, même votre collègue un peu cheum. Malheureusement, quand vous vous êtes réveillé une demi-heure avant la visio, avec des cheveux comparables à un entrelacement de lianes amazoniennes et les regrets de ce petit Médoc enfilé la veille, alors c’est plus nettement plus compliqué d’assumer la webcam.

Bonne nouvelle : il y a désormais une excuse parfaite.

La webcam ennemie de la couche d’ozone ?

On commence à le savoir : le numérique pollue. Outre les matériaux, métaux et terres rares nécessaires à la fabrication des composants, Internet consomme et pollue, notamment via les data centers. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) estime que le secteur informatique serait aujourd’hui responsable de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, dont 47 % imputés au simple usage de nos équipements. En France, cette proportion est de 2 %, mais le chiffre serait amené à doubler dans les cinq prochaines années.

Et la webcam dans tout ça ? Des chercheurs des universités de Purdue, Yale et du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont étudié au global l’empreinte environnementale de l’augmentation de l’usage d’Internet dû à la crise sanitaire. L’étude rappelle que le streaming de signaux vidéo est très énergivore en données, et donc très polluant. Une visioconférence d’une heure émettrait entre 150 et 1 kg de dioxyde de carbone – selon le nombre de participants et la qualité vidéo. À titre de comparaison, 1 kg de CO2 correspond à environ 9 km parcourus en voiture.

Le micro ou le tchat n’y sont pour rien, puisque 96 % de ces mêmes émissions sont directement attribuées aux webcams. Vous pouvez donc décider de devenir webcam-less au nom de la planète, et n’importe quel employeur qui osera critiquer cette décision sera un allié objectif du réchauffement climatique.

Le télétravail, ennemi de la planète ?

En revanche, pour ce qui est de l’impact environnemental dû à l’augmentation du télétravail, l’ADEME semble être plus optimiste. En effet, si l’usage accru du numérique a évidemment ses conséquences pour l’environnement, les effets dit “rebond” de la crise sanitaire seraient plutôt en faveur d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Cela est notamment dû à la très forte baisse du trafic automobile, qui représente normalement environ un quart des rejets de gaz à effet de serre.

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