Voici le CS50, le MOOC le plus cool du monde pour apprendre à coder

Voici le CS50, le MOOC le plus cool du monde pour apprendre à coder

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Par Victoria Beurnez

Publié le

On a discuté avec David J. Malan, professeur de ce cours d'Harvard ultra-quali et accessible à tous.

Ça fait toujours un peu rager, ces potes ultra-calés en informatique qui vous parlent de Python, ce langage de programmation au nom de serpent dont vous ne soupçonniez pas l’existence, ou encore ceux qui vous stigmatisent parce que vous ne saviez pas que </br> est une balise élémentaire de code HTML, la base de la base.

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Pour tous ceux à qui ces rudiments font défaut, il y a une bouée de sauvetage et pas des moindres. Depuis 2016, la prestigieuse université américaine d’Harvard propose le MOOC (Massive Open Online Course, un cours en ligne ouvert à tous) le plus cool – l’un des plus suivis au monde : le CS50’s Introduction to Computer Science.

Encore peu connu en France, ce cours, disponible, entre autres, sur YouTube, est suivi par plus de 1,5 million d’élèves à travers le monde. Initialement prévu pour les étudiants de Harvard et de Yale, il s’est depuis ouvert à tous et reste dispensé sur ces deux campus.

En plus des vidéos, il faut faire, chaque semaine, des exercices sur la plateforme web d’Harvard. Ils sont corrigés par une intelligence artificielle qui vous fera un retour précis. Si vous êtes motivés, vous pourrez, en fin de cursus, demander le diplôme officiel à accrocher au-dessus de la cheminée, pour une soixantaine d’euros environ.

Pour mieux connaître le CS50, on a discuté avec une superstar du Nouveau Monde, David J. Malan, enseignant à Harvard et animateur de génie de ce cours amélioré d’informatique pour les nuls. Spécialisé en cybersécurité et en criminalistique numérique (ça claque), il dispense ses leçons depuis plus d’une dizaine d’années. Pour prendre la mesure du personnage, vous pouvez consulter son CV.

Gratuit et accessible à tous

Le CS50 s’adresse à un public large, c’est-à-dire à absolument tout le monde. “Nous voulions proposer un cours accessible à tous et je pense que nous avons plutôt bien réussi. Le public est incroyable : nous avons de jeunes enfants qui le suivent avec leurs parents, des retraités, toutes sortes d’étudiants, des curieux de tous horizons… Le but est de faire comprendre à ces élèves, dans un premier temps, comment fonctionne leur matériel. C’est pour cela que nous apprenons à coder en C.”

En effet, le C, archi-célèbre langage de programmation, plébiscité dans les années 1970, mais moins utilisé de nos jours, permet d’être au plus près de la machine et de son fonctionnement. “Le C, c’est fastidieux, mais ce langage a le mérite de te faire comprendre ce qu’il y a sous le capot”, nous confirme Pierre, 31 ans, qui en est à sa quatrième semaine d’apprentissage du MOOC. Cet inconditionnel du CS50, qui travaille dans la mode, s’intéresse à l’informatique “pour sa culture” et avait essayé plusieurs MOOC, sans succès.

“La force du CS50, c’est que nous sommes autant une communauté qu’un cours académique. Sur les réseaux sociaux, des groupes d’entraide se sont créés. Nous avons des étudiants partout à travers le monde. Chaque année, à la fin du cursus, nous organisons une cérémonie de remise des diplômes pour ceux qui le souhaitent. L’année dernière, des étudiants vivant en Irak ou encore en Iran nous ont envoyé des photos et vidéos de la cérémonie qu’ils avaient organisée entre eux pour fêter la fin du cours. C’est assez incroyable“, se réjouit le professeur.

Qualité Harvard jusque chez toi

“Le service est d’une qualité incroyable”, continue Pierre. “On est suivis avec assiduité. La dernière fois, j’ai posé une question sur le forum officiel d’edX (plateforme de cours en ligne d’Harvard), j’ai eu une réponse de quelqu’un en à peine dix minutes. J’ai testé beaucoup de MOOC, mais aucun n’arrive à la cheville de celui-ci en termes de qualité.”

D’ailleurs, en parlant de qualité, le cours s’est offert quelques invités prestigieux dans son corps professoral : Mark Zuckerberg en personne était venu donner un cours en 2016. La CEO de YouTube, Susan Wojcicki, a même donné son avis sur la question.

La qualité du cours tient aussi dans son accessibilité et sa capacité d’ouverture. “Pour rendre le cours plus intéressant pour tous, nous nous intéressons à des problèmes de la vie réelle, qui touchent à des domaines tels que les jeux vidéo, la biologie, la finance ou encore la cryptographie. C’est aussi une façon de permettre à ceux ne se destinant pas forcément à l’informatique de pouvoir s’y intéresser et construire de vraies compétences, utiles et sur le long terme”, précise David. “Il ne s’agit pas seulement d’apprendre l’informatique, mais aussi d’apprendre à penser de façon algorithmique, de pouvoir résoudre des problèmes avec une plus grande logique dans la vie de tous les jours.” L’enseignant propose aussi des TD moins académiques et plus spécialisés pour les étudiants qui le souhaitent. On retrouve aussi les vidéos sur YouTube.

Au menu, les basiques de l’informatique et de la programmation : Python, SQL, machine learning, algèbre linéaire… Autant de noms qui inquiètent. Et pourtant, le cours de David J. Malan ne vous perdra jamais et surtout, ne vous ennuiera jamais. Sa créativité et son engagement tiennent en haleine et, sur des cours d’une heure et demie à deux heures, on ne voit pas le temps passer.

Voici un exemple de la coolitude de ce cours : on démontre comment échanger deux valeurs avec… du lait et du jus d’orange.

Autre ingrédient de ce cocktail sans pareil : le porte-monnaie généreux. Il suffit de regarder les génériques des épisodes : ils sont filmés avec des caméras qui valent 50 000 dollars pièce.

S’il fallait une preuve supplémentaire de l’enthousiasme des foules, on a glané quelques avis sur la chaîne YouTube, qui compte plus de 360 000 abonnés :

S’il fallait (encore) vous convaincre que la vie de développeur, c’est cool, vous pouvez aussi regarder cette vidéo. Et n’oubliez pas d’acheter votre canard en plastique !