Vous aussi, vous sentez votre téléphone vibrer alors qu’il ne vibre pas ?

Vous aussi, vous sentez votre téléphone vibrer alors qu’il ne vibre pas ?

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© Cicero Castro / EyeEm / Konbini techno

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Par Konbini Techno

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On vous présente le syndrome de la "vibration fantôme".

La psychiatrie moderne nous a appris, pour aller mieux, à poser des mots sur les maux. OK, ce dont on va parler aujourd’hui ne relève pas de la vraie psychiatrie, c’est un sujet moins grave. Mais quand même : qu’il est réconfortant de pouvoir poser des mots simples sur un petit mal dont on croyait être le seul affecté.

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Ainsi, croire que son téléphone vibre (surtout quand il est dans la poche) alors qu’il ne vibre pas est un phénomène qui porte un nom savant : le syndrome de la “vibration fantôme” (“phantom vibration syndrom”, en version originale). Comme ne l’indique pas son nom, ce syndrome désigne aussi le fait que l’on pense que son portable sonne alors qu’il ne sonne pas.

Plusieurs études scientifiques ont été réalisées pour cerner ce phénomène concomitant à la naissance du téléphone portable. La première daterait de 2010. Sur 169 personnes interrogées, 70 % d’entre elles déclaraient avoir déjà ressenti la vibration fantôme.

La plupart estimaient que cette sensation n’était pas dérangeante. Mais certaines des personnes interrogées avaient tout de même développé quelques stratégies pour faire cesser ce désagrément (ou cette fausse joie, selon son amour des notifications) en désactivant le vibreur, en enlevant le téléphone de la poche ou même en changeant de téléphone.

Dans une étude de 2014, un chercheur de l’Université technique géorgienne spécialisé dans l’impact des technologies sur notre comportement, Robert Rosenberg, avait poussé plus loin son analyse – où 90 % des 290 sujets auraient ressenti ce syndrome.

Cité par le média WebMD en 2016, le chercheur explique que cette mauvaise interprétation peut provenir d’un simple froissement d’habit ou d’une petite contraction musculaire. Et cette sensation n’est rendue possible que parce que, à l’instar de lunettes, le téléphone ferait complètement partie de nous, à tel point qu’on oublie complètement sa présence, faisant qu’on ne l’intellectualise plus.

À cela, renchérit Rosenberg, il faut ajouter le côté obsessionnel de l’esprit dès lors qu’il est dans l’attente de quelque chose, même inconsciemment. Quand on attend que les invités débarquent à la maison parce qu’on leur a préparé une belle quiche lorraine ou que l’on guette, inquiet, le RER B, de peur qu’il ne surgisse jamais, c’est à peu près la même chose, on ne pense qu’à ça.

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