Faut-il acheter l’iPhone mini si vos doigts sont de grosses Knacki ?

Faut-il acheter l’iPhone mini si vos doigts sont de grosses Knacki ?

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Par Benjamin Bruel

Publié le

On pose les vraies questions, on les pose autour d'un barbecue avec plein de chipo.

Si les iPhone 12 et 12 pro sont disponibles depuis un mois, les iPhone 12 max et mini viennent à peine de sortir. Le (tout) petit dernier d’Apple, pas plus grand qu’un demi-Jésus de Lyon entamé à trois heures du matin, nous a fait de l’œil.

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À rebours des tendances de l’industrie – un grand écran, une grosse batterie –, l’iPhone 12 mini veut combler les besoins des Apple addicts, qui préfèrent les petites poches, la discrétion et la légèreté, tout en conservant la puissance de l’iPhone 12 et sa fiche technique.

Nous, avec les Knacki qui nous servent de doigts, on a voulu savoir si ces 5,4 pouces, aussi mignons soient-ils, sont bien pratiques pour une utilisation moderne : photo, vidéo, envoi de messages, réseaux, lecture, jeux… N’est-il pas galère de gérer un si petit écran au quotidien ?

Que vous ayez des saucisses sèches de foie à la place des auriculaires ou des boudins noirs à la place des majeurs, ce test 100 % pur gras est fait pour vous. Voici donc l’iPhone 12 mini décrypté sous l’angle d’un amour prononcé pour la charcuterie.

Comme les saucisses de Strasbourg, mon mini sera fort pratique

L’intérêt des saucisses de Strasbourg, c’est qu’elles sont fines et faciles à cuisiner. Cette spécialité alsacienne née au XVIe siècle, légèrement incurvée, est aussi bien le repas parfait des étudiants en galère que celui des gourmets de la choucroute. En somme, c’est la saucisse pratique au possible. Oui, madame.

Et l’iPhone 12 mini est, à bien des égards, l’équivalent Silicon Valley de celle qu’on nommait, dans le temps, la knack. Au quotidien, le téléphone est globalement une bénédiction sauce moutarde maison. Avec ses 133 grammes et ses 131 × 54 millimètres, il se glisse dans toutes les poches. Mieux : cela faisait une éternité que l’on n’avait pas réussi à atteindre le haut de notre écran (Super Retina XDR OLED) avec le pouce, en tenant le mobile dans une seule main.

Pas de contorsion des doigts, c’est un smartphone à prendre dans la paume (croquée) : les icônes, les boutons, les applis sont faciles à atteindre et c’est un gain de temps considérable. C’est fort agréable, en particulier quand on ajoute du beurre dans les épinards simultanément.

Un autre point nous taraudait l’esprit : l’écran étroit est-il bien pratique pour taper des messages ? C’est quand même l’un des points essentiels à la bonne utilisation d’un smartphone. Est-ce qu’on ne ripe pas sur les touches, comme on ripe du vin rouge au digestif en fin de soirée raclette ?

La réponse est un peu ketchup-mayo : Apple a fait des progrès considérables en matière de claviers depuis l’iPhone 6 et globalement, le clavier de l’iPhone n’apparaît pas trop étroit. En revanche, quand on vient d’un mobile plus large, en allant trop vite, on passe à côté de lettres. Cela nous est arrivé à plusieurs reprises et ça peut en rebuter quelques-uns. C’est plus une question d’habitude que de largeur d’écran, mais vous serez prévenus.

Telle une saucisse de Toulouse en vacances, je pourrai consulter du contenu multimédia

Avez-vous déjà essayé de déguster un aligot-saucisse en Alsace ? Ce n’est pas simple, vraiment pas. Mieux vaut, chers compatriotes du Sud-Ouest, faire un détour dans l’Aubrac avant de débarquer en terres du Grand Est, si vous voulez être certains de consommer votre précieuse pitance.

L’iPhone 12 mini est, parfois, comme une saucisse de Toulouse en vacances : heureux, bien portant, juteux à souhait, mais avec le mal du pays et des étals du marché Victor Hugo… C’est-à-dire que le mobile est beau et compact. On s’habitue vite à la nouvelle identité visuelle de cette gamme iPhone, avec ses bordures plates.

Son dos en verre Ceramic Shield le fait passer pour une version Guide Michelin de l’iPhone 5 – mais extrêmement salissante. Vos Knacki-doigts vont y laisser des traces. De plus, le ratio taille de l’écran/taille du mobile est bien plus important que sur l’iPhone SE, ce qui est très agréable, même si la grosse encoche noire en haut du mobile fait un peu tache d’huile de friture.

Toutefois, comme notre amie la saucisse toulousaine en vacances de l’autre côté de la carte gastronomique, on devra faire des compromis : en particulier, sur la consultation de contenus multimédias. La lecture de documents, la lecture sur Kindle, les longues r/confessions sur Reddit ou les publications Facebook de chefs qui s’ennuient en temps de confinement font, parfois, un peu plisser les yeux. De la même manière, ce n’est peut-être pas le mobile le plus pratique si l’on veut se taper les 8 saisons de Game of Thrones d’une traite.

Tout est logique, n’est-ce pas ? Ce n’est pas un iPad air, mais un iPhone mini. D’ailleurs, l’écran Super Retina (60 Hz) rend des images véritablement agréables à l’œil, malgré leur taille réduite. En somme, c’est le confort visuel assuré en matière de qualité, si l’on n’a pas une dent contre les petites dalles.

Comme un boudin blanc dans une salle d’arcade

Quelques mots, avant de conclure, sur les jeux vidéo et l’iPhone 12 mini. Vous l’aurez compris, l’iPhone 12 mini n’est pas un SE 2.0, mais bien un iPhone 12 à part entière. Il embarque la puce A14 de la grosse pomme, particulièrement efficace. L’appareil est vif, réactif en toutes situations.

Pourtant, on s’est quand même senti comme un boudin dans un magasin de porcelaine, lorsqu’on a joué sur l’iPhone 12 mini avec nos gros doigts. Au premier lancement d’Out There, le célèbre jeu d’exploration spatiale, on a passé quelques minutes à taper comme des forcenés sur le mini-bouton “Tutoriel” pour esquiver celui-ci. On n’arrivait tout simplement pas à taper au bon endroit. C’est anecdotique, évidemment, mais révélateur.

Plus sérieusement, une partie de FIFA 2021 ou de PUBG Mobile sur le mini est comme un boudin aux pommes raté : tout semble visuellement parfait, mais le goût n’est pas fameux. L’écran est tout simplement trop petit, les touches virtuelles trop rapprochées pour une expérience de gaming aux petits oignons sur les jeux qui délivrent trop d’informations.

La vie de saucisse fraîche, c’est la vie qu’on a choisi de mener ouais, ouais, ouais

Qu’est-ce qui différencie l’iPhone 12 mini d’un iPhone 12 classique, si ce n’est sa taille ? Honnêtement, rien. L’iPhone 12 mini propose la même expérience utilisateur, avec un smartphone plus pratique à emporter, plus léger et souvent plus confortable à l’utilisation.

Quand on fait quelque chose de plus petit, on doit quand même faire quelques sacrifices mobiles. Apple n’en a pas vraiment fait, si ce n’est une batterie moins performante, qu’il faut recharger en début de soirée après une journée d’utilisation normale. Du reste, l’iPhone 12 mini est simplement plus petit : ce qui vient avec les avantages et les inconvénients que l’on a cités plus haut.

Un mobile qui nous a séduits, comme une saucisse fraîche qu’on déguste lors d’un barbecue avec de bons copains. Note : Philippe Etchebest/20.

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