Avec Woven City, Toyota veut construire sa ville du futur

Avec Woven City, Toyota veut construire sa ville du futur

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© Toyota

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Par Benjamin Bruel

Publié le

La ville futuriste de Toyota doit prendre place au pied du mont Fuji dès 2021.

Toyota se rêve en architecte d’une ville futuriste au pied du mont Fuji, où se croisent des véhicules autonomes et des habitants ultra-connectés dans un environnement où tout est automatisé.

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Entre les réfrigérateurs qui se réapprovisionnent automatiquement, les poubelles qui se sortent toutes seules et les systèmes de surveillance qui guettent en permanence la santé des citadins, la “ville prototype” de Toyota, qui se nommera “Woven City”, est aussi fascinante qu’angoissante. Elle a été annoncée à l’occasion du CES 2020 et l’entreprise nippone promet qu’elle commencera à sortir de terre dans un an à peine, en 2021.

Aussi fantasmatique que dystopique, l’idée intrigue.

Dans les méandres de la smart city, tout est lié

C’est Akio Toyoda lui-même, PDG du constructeur automobile, qui est monté sur scène pour présenter le projet Woven City. Conçue par l’architecte danois Bjarke Ingels et son équipe, cette ville prototype du futur pourra accueillir 2 000 personnes – principalement des scientifiques, employés de Toyota ou amateurs de technologies prêts à payer le prix (inconnu) pour vivre au pied du mont Fuji. Elle s’étendra sur 71 hectares, déjà possédés par Toyota, qui y avait construit une usine.

Quels seront les atouts et caractéristiques de Woven City ? Toyota l’envisage comme une opportunité pour tester ses technologies. “Construire une ville à partir de rien […] est une opportunité unique pour développer les technologies du futur, comme un système de fonctionnement numérique complet pour l’infrastructure de la ville”, explique le communiqué de presse.

Plus concrètement, la ville sera alimentée uniquement par des panneaux solaires et des piles à combustibles. Les véhicules seront uniquement autonomes, avec zéro émission, et des Toyota e-Palette (les bus imaginés par le constructeur) feront office de transport public. En parallèle, Toyota promet un paquet de gadgets tech comme les réfrigérateurs qui se réapprovisionnent automatiquement ou les poubelles qui se vident seules.

“Les résidences seront équipées des dernières technologies d’aide à la personne, telles que la robotique à domicile pour faciliter la vie quotidienne. Les domiciles utiliseront une IA basée sur des capteurs pour surveiller la santé des occupants, répondre aux besoins de base et améliorer la vie quotidienne, créant ainsi une occasion de déployer la technologie connectée avec intégrité et confiance, de manière sûre et positive”, souligne Toyota.

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Google, Toyota… la “techno-utopie” fait saliver

Toyota a dévoilé les premières images du concept à l’occasion du CES. Envisagée comme un lieu d’expérimentation pour ces technologies, Woven City apparaît comme un bon coup de communication. Le coût de construction, celui de la vie sur place ou même des technologies déployées : rien de chiffré, de pratique, n’a été annoncé par l’entreprise nippone.

Comme Woven City, les projets de villes où se déploient les “techno-utopies” (ou dystopie ?), souvent pensées et managées par des entreprises, sont de plus en plus nombreux. Comme le raconte ce passionnant article, l’année 2019 a été le théâtre de plusieurs annonces marquantes en la matière : le “quartier Google” de Toronto, le parc flottant de San Francisco, ou le projet de ville futuriste à 500 milliards de l’Arabie saoudite.

(c) Toyota

Si ces villes fascinent par le côté futuriste et la quantité presque absurde des technologies qui y sont déployées, elles inquiètent aussi. Beaucoup, même. Les questions de la sécurité des données et de leurs utilisations posent question. Si Toyota promet “intégrité” et “confiance” en la matière, on ne sait quel rôle aura le gouvernement japonais dans la création de cette petite ville. Les mêmes questions se posent à Toronto, où l’on questionne aussi la privatisation de l’espace public.