Carton, champignon et bio-plastique, voici trois cercueils futuristes éco-friendly

Carton, champignon et bio-plastique, voici trois cercueils futuristes éco-friendly

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© EMERGENCE Enzo Pascual/Pierre Rivière

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Par Lisa Drian

Publié le

En plus, certains sont très jolis.

Si vous comptez vous soucier de l’environnement jusque dans l’au-delà, ces cercueils révolutionnaires sont faits pour vous. Amis de la nature, vous pourrez la préserver même après votre passage sur Terre. Bien que ces cercueils écolos nouvelle génération restent marginaux, certains ont un bel avenir devant eux.

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Ceux en carton sont les plus commercialisés, mais d’autres, en bio-plastique par exemple, ne sont pour le moment que des prototypes et ne sont pas encore en vente sur le marché. Ces trois cercueils écologiques et biodégradables deviendront peut-être la norme d’ici quelques années, à condition de revoir ses mœurs et ses convictions.

#1. Le cercueil en carton

Des quelques projets de cercueils innovants que nous avons retenus, celui en carton est pour l’instant le seul à être concret. Il se démocratise car il a deux gros atouts : il est beaucoup moins cher – il faut compter entre 300 et 912 euros, contre 600 à 1 800 euros en moyenne pour un cercueil en bois –, et il est biodégradable.

Un cercueil en carton (ou parfois en papier recyclé) met seulement un an à redevenir poussière, contre 10 à 15 ans pour un cercueil classique en bois. Évidemment, il peut faire des réticents : trop “cheap” et véhiculant une impression d’irrespect pour le défunt, ce type de cercueil a encore du mal à rentrer dans les mœurs. La tradition, c’est la tradition.

Probablement pour pallier ce problème, certains sont personnalisables et pensés pour aider dans le processus du deuil. Il y en a, par exemple, qui sont entièrement blancs pour permettre aux proches d’écrire un mot, une pensée pour le défunt. Sans parler des choix proposés pour les animaux.

© abCrémation

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#2. Le cercueil en champignons

Des designers néerlandais ont innové avec un concept ingénieux : un cercueil rempli de mousse en mycélium, un réseau fongique souterrain de champignons (miam). Le père de ce “living cocoon” est Bob Hendrikx, qui s’est associé à des chercheurs de l’université de Delft aux Pays-Bas et au musée d’histoire naturelle Naturalis.

Le concept ? “Enrichir le sol au lieu de le polluer”, rappelle DutchNews. Ce cercueil révolutionnaire décompose le corps plus rapidement, mais aussi les vêtements, qui mettent parfois des années avant de disparaître. Deux à trois ans suffiront, contre plus de dix ans sans “l’effet champignon”.

De plus, les déchets se transforment en nutriments pour le sol. Le concepteur a expliqué à l’AFP que les champignons “décomposent notre corps en nouveaux nutriments pour que la nature s’épanouisse”. Ce cercueil est donc bien plus léger qu’un cercueil classique puisque la matière qui le compose est vivante.

Le cercueil a été utilisé récemment avec une défunte de 82 ans et est désormais commercialisé. Il faut débourser pour le moment environ 1 500 euros pour se l’offrir. Bob Hendrikx prévoit déjà “un grand succès”.

© Loop of Life

#3. Le cercueil en bio-plastique

Voici un cercueil imaginé par deux jeunes Français, Enzo Pascual et Pierre Rivière, qui ont remporté le concours Design for death en 2013. Les matériaux proviennent de ressources locales et enrichissent le sol en se dégradant. La partie supérieure est faite de bio-plastique et tous les matériaux sont en bio-composites.

La partie supérieure contient un “réservoir de vie” relié directement à l’urne ou au cercueil. Un banc sur le côté a été imaginé pour un recueillement plus proche de la nature. Le tout est réalisé en béton biologique pour favoriser le développement de micro-organismes et absorber une partie du C02. Pratique, non ?

D’autant plus que de ce véritable réservoir de vie peut naître un “arbre de vie” ou un “arbre de mémoire”, qui permet de fournir de l’électricité jour et nuit pour se recueillir à n’importe quelle heure et dans une atmosphère différente, agréable.

L’idée est de proposer un espace de recueillement moins austère que les cimetières, plus écologique et apaisant, au milieu de la nature. Les deux concepteurs aimeraient à terme transformer les cimetières en endroits plus accueillants comme des jardins, des parcs ou des forêts. La démarche est 100 % verte et biodégradable.

© Emergence – Enzo Pascual et Pierre Rivière

© Emergence – Enzo Pascual et Pierre Rivière

Les concepteurs ont expliqué leur projet à LSD Magazine : “Contrairement aux cercueils qui s’effondrent et pourrissent au bout de quelques années, l’idée est de retourner le corps à la nature sans que cela nécessite l’intervention de l’homme en proposant des solutions biodégradables tout en bonifiant la manière d’enterrer. Dans notre vision du cimetière de demain, on a complètement balayé l’effet ‘bloc’ pour se rapprocher de la nature.”

© © Emergence – Enzo Pascual et Pierre Rivière