Des scientifiques tentent de recréer l’odeur de l’Europe du XVIe siècle grâce à une IA

Des scientifiques tentent de recréer l’odeur de l’Europe du XVIe siècle grâce à une IA

Image :

© Unsplash

photo de profil

Par Tess Birkedal Hartmann

Publié le

Que sentaient nos ancêtres ?

Passionnés d’histoire, vous vous demandez ce que nos ancêtres sentaient ? L’héritage olfactif du passé sera bientôt révélé. Les scientifiques du projet Odeuropa espèrent décrypter les odeurs qui embaumaient l’Europe au XVIe siècle. Comment cette prouesse est-elle possible ? Tout simplement grâce à l’intelligence artificielle (IA).

À voir aussi sur Konbini

L’équipe, composée de chercheurs de l’Académie royale néerlandaise des arts et des sciences et de l’université Anglia Ruskin de Cambridge, profite ainsi des 2,8 millions de dollars de subventions accordées au projet. L’étude commencera en janvier et est prévue pour durer trois ans.

Le projet repose sur une intelligence artificielle qui scanne des ouvrages écrits en sept langues différentes. Durant tout le processus, cette IA est chargée d’isoler les descriptions des odeurs ambiantes de l’époque. Une fois compilées, ces données serviront à la création d’une Encyclopédie du patrimoine olfactif, comme le rapporte The Guardian.

Les odeurs ont des histoires. Les maisons, pays, civilisations sont accompagnés de senteurs qui les caractérisent. Des chimistes et créateurs de parfums tenteront aussi reproduire ces odeurs. Dans un futur proche, cette découverte pourrait également permettre d’intégrer des odeurs dans les musées afin de proposer une immersion plus grande.

Que sentait-on au XVIe siècle ?

Trouver le bouquet de senteurs d’une époque, c’est en apprendre plus sur les modes de vie de celle-ci, et vice-versa. On pense souvent que ces périodes reculées étaient sales, dénuées d’hygiène : les excréments étaient balancés par les fenêtres, donnant des ruelles boueuses. Mais ce n’est pas tout à fait vrai.

D’après les récits historiques étudiés, cette période était aussi marquée par les encens religieux, les préparations culinaires, le bois brûlé, les cuirs tannés, le tabac… Selon les époques, les régions, les catégories sociales, les odeurs changent.

L’hygiène corporelle est aussi au centre de cette évolution. Les bains, savons et produits d’esthétique n’étaient pas pour tout le monde. Au fil du temps, les classes sociales se différencient donc aussi par leur propreté, et a fortiori leur odeur.

On sait que les odeurs peuvent nous rappeler des souvenirs : les épices vous transportent en Orient, le parfum musqué vous fait penser à une personne en particulier, etc. L’idée est la même pour l’histoire : l’expérience olfactive du projet Odeuropa sera donc non seulement une avancée technologique, mais aussi un pas de plus vers la compréhension de notre passé.