On a classé les six théories scientifiques qui nous empêchent de dormir la nuit

On a classé les six théories scientifiques qui nous empêchent de dormir la nuit

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© Matrix

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Par Pierre Schneidermann

Publié le

Théorie de la simulation, singularité, chat de Schrödinger, on ne vous épargne rien.

Qu’elles soient hypothétiques ou avérées, nombre d’idées et/ou théories scientifiques viennent ébranler les certitudes des petits humains insignifiants que nous sommes, en quête éperdue de sens et de vérité. Plutôt que de passer ces idées sous silence, nous avons décidé de les classer pour essayer, une bonne fois pour toutes, d’exorciser nos démons.

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Attention : si, dans votre quotidien paisible, la moindre pensée dystopique vous plonge dans des angoisses existentielles, passez votre chemin, ce classement n’est pas fait pour vous (à la rigueur, vous pouvez lire les deux premières).

#6. La rencontre avec les extraterrestres

C’est la tarte à la crème de la science-fiction. Le sujet qui nous hante depuis toujours. Que se passerait-il si nous rencontrions une civilisation extraterrestre ?

Si on résume, il y a globalement quatre scénarios :

  • ça se passe très mal pour plein de raisons (Alien, Independence Day, District 9, Starship Troopers) ;
  • il ne se passe pas grand-chose et ça ne change fondamentalement pas notre vie (E.T., Rencontre du troisième type) ;
  • tout ce beau monde apprend à cohabiter dans l’espace tant bien que mal en mode space opera (Star Wars, Le Cinquième Élément) ;
  • ça se passe magnifiquement bien, comme dans Premier contact, où les extraterrestres viennent carrément sauver l’humanité.

Quel que soit le scénario, nous pensons que la rencontre avec les extraterrestres ne devrait pas trop déclencher d’angoisses métaphysiques durables. Au contraire, après la phase de stupeur, on se sentira renforcés en tant qu’humains. Il y aura sûrement de l’action et de l’excitation, ça alimentera les conversations et les unes des médias. C’est pour ça que nous l’avons mise en bas du classement.

#5. La fin du monde

Pour plein de raisons, le monde tel qu’on le connaît risque de s’éteindre sur le long terme malgré tous nos efforts. Qu’il s’agisse d’un “Big Crunch” ou d’un “Big Freeze” – les théories divergent –, l’univers pourrait disparaître ou se figer dans des milliards d’années. D’ici là, le Soleil aura largement eu le temps de s’éteindre, mais rassurez-vous, l’oxygène sur Terre aura peut-être disparu également.

Est-ce que cette perspective d’une fin lointaine et certaine est angoissante ? Sur le papier, oui, mais en vrai, non. Nous ne serons plus là, nos enfants et nos petits-enfants non plus… Le vrai problème, c’est que l’être humain aura massacré la Terre lui-même, sans intervention extérieure.

#4. Le chat de Schrödinger

Chaque révolution scientifique génère son lot de questions existentielles. Quand les humains ont appris au XVIe siècle, par la voix de Galilée, que la Terre n’était pas au centre de l’univers mais qu’elle tournait autour du Soleil, ça a sûrement égratigné beaucoup de leurs certitudes fondamentales. On n’aurait pas aimé être à leur place.

C’était sans compter la claque existentielle imposée par la révolution de la mécanique quantique, avec son avatar le plus fréquemment invoqué, le célèbre chat de Schrödinger. Imaginez un chat dans une boîte. Avant d’ouvrir la boîte, vous ne savez pas s’il est mort… ou non. Il est dans les deux états à la fois, dans un état dit de “superposition quantique”. Ce n’est qu’en ouvrant la boîte, qu’en l’observant, que l’on connaîtra son état qui n’était pas prédéfini.

Un chat à la fois mort et vivant… Bienvenue dans le règne terriblement troublant de l’infiniment petit et des particules quantiques. Se dire que quelque chose existe dans plusieurs états, c’est un peu badant pour notre logique très cartésienne. On aimerait pouvoir s’accrocher à quelque chose, mais ce n’est pas possible.

#3. La simulation (version soft)

Certains scientifiques, certains milliardaires excentriques (coucou Elon Musk), mais aussi certaines personnes normales pensent que notre monde n’est pas réel et que nous vivons dans une simulation. Il y aurait un réel “derrière” ce réel qui ne nous serait pas révélé au quotidien.

On vous présente d’abord la version soft, moins difficile à avaler que la version hardcore. Dans cette version allégée, nous existons “en dehors” de cette simulation et nous avons la possibilité d’en échapper pour retrouver qui nous sommes vraiment – cela équivaudrait à sortir de la Matrice, comme dans le film, ou à sortir d’un long spectacle de téléréalité, comme dans The Truman Show.

Un chercheur et ingénieur que nous avons récemment interviewé, Rizman Virk, a décidé d’appeler cette version soft “RPG”, à savoir “role player game” : on nous assigne un rôle, mais on peut redevenir nous-mêmes. Désespérant, oui, mais avec une issue de secours.

#2. La simulation (version hardcore)

Contrairement à la version soft de la simulation, la version hardcore stipule que nous n’existons pas en dehors de la simulation. Il n’y a donc rien à chercher en dehors et nous sommes condamnés à être irréels, idée totalement désespérante que l’on retrouve dans beaucoup d’épisodes de Black Mirror ou même dans Westworld.

Ou bien – et c’est presque pire –, si nous existons en dehors, il se pourrait que nous ne puissions jamais le savoir : idée brillamment exposée par le philosophe Hilary Putnam en 1981, avec l’expérience de pensée “du cerveau dans une cuve”. Certaines versions que nous qualifierons d’extrêmement hardcore stipulent que la simulation se rejoue à l’infini dans une infinité de mondes. Fermez les yeux et imaginez le truc. Vous voyez le délire ? Oui ? Ne nous remerciez pas.

#1. Le basilic de Roko

La notion d’intelligence artificielle est revenue sur toutes les lèves depuis la révolution du machine learning en 2012. Vous vous en êtes sûrement rendu compte : les machines ne sont pas intelligentes ni conscientes pour un sou. Elles excellent (et nous pulvérisent) dans des tâches très spécialisées, c’est pour ça qu’on parle d’intelligence artificielle “faible”.

Tout pourrait basculer au moment de la “singularité”, le jour où une intelligence artificielle “forte” égalerait, puis surpasserait l’intelligence humaine. Là, on a deux scénarios : soit ça se passe mal, soit ça se passe bien. S’il n’y a pas de guerre entre les humains et les machines, aucune crainte métaphysique à avoir. Si ça se passe mal, comme dans Matrix, avec une révolte des machines, alors on a du souci à se faire.

En vrai, même une bonne vieille guerre, qui donnerait finalement un peu de sens à notre existence, serait de la gnognote par rapport à la théorie du basilic de Roko. Développé un beau jour en 2010 sur le forum LessWrong par l’utilisateur Roko, cet exercice de pensée stipule qu’une IA forte qui œuvrerait pour le bien de l’humanité serait obligée d’exterminer beaucoup de personnes pour une multitude de raisons “valables”. L’explication est ici. Attention, ne la lisez que si vous avez le cœur bien accroché !

Vous avez d’autres théories badantes d’un point de vue métaphysique ? Écrivez-nous à hellokonbinitechno@konbini.com.