Un “marathon chirurgical” en réalité mixte organisé partout dans le monde

Un “marathon chirurgical” en réalité mixte organisé partout dans le monde

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(c) Microsoft

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Par Benjamin Bruel

Publié le

Quand la médecine emprunte les chemins des mondes virtuels.

Trois ans après la première opération chirurgicale holographique, réalisée à Paris, Microsoft a remis cette semaine le couvert dans le monde de la chirurgie dite augmentée. Le géant de Redmond a mis sur pied un événement international peu commun : un “marathon chirurgical” de 24 heures, réunissant 15 chirurgiens orthopédistes dans 13 pays différents, qui diffusaient ensemble leurs opérations avec l’aide du casque HoloLens 2.

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Si vous n’êtes pas familier d’HoloLens, c’est, selon la terminologie choisie par Microsoft, un casque de réalité dite mixte : en passant celui-ci sur votre tête, vous pouvez aussi bien observer le monde réel que manipuler des hologrammes. Vendu plus de 3 000 euros, le casque est à destination des professionnels du monde de la santé, de l’industrie, la formation et autres. Il projette devant les yeux de son porteur un environnement virtuel qui se marie avec le réel. Nous avions eu l’occasion de le tester – et c’était bluffant.

Partager une opération chirurgicale au monde entier

En l’occurrence, dans le domaine de la médecine, le casque va permettre deux choses principales : le partage de l’information (et du champ de vision du médecin) pour échanger des pratiques chirurgicales et montrer le fonctionnement de l’opération.

Le premier concept est assez simple : en utilisant une appli dédiée, le chirurgien montre tout ce qu’il voit aux ordinateurs connectés à une réunion Teams. “D’autre part, on utilise une application développée par un partenaire qui permet de transformer des éléments 2D, comme des radios, en éléments 3D“, explique Othman Chiheb, responsable HoloLens chez Microsoft France. En somme, le chirurgien peut manipuler, du bout de ses doigts, un hologramme des membres du patient : le zoomer, le faire tourner et le décortiquer. Interagir avec les hologrammes de l’anatomie des patients, en somme.

On a eu le retour de praticiens de plusieurs pays. Par exemple, le médecin James Kinross explique avoir utilisé à plusieurs reprises durant la crise du Covid pour limiter le nombre de personnes au sein du bloc opératoire“, continue Othman Chiheb. Le mois dernier, un chirurgien dans un hôpital du Kenya a pu “partager son champ de vision” avec des médecins aux États-Unis pour l’assister durant une opération.

Réalité virtuelle : les start-up à l’abordage

En parallèle du casque HoloLens et du puissant Microsoft, réalité virtuelle et médecine font bon ménage depuis quelques années maintenant, notamment dans les processus de formation.

Des start-up comme Touch Surgery, basée à Londres, proposent aux étudiants de pratiquer des opérations sur des patients virtuels dans un monde virtuel, avant de se lancer dans le grand bain. D’autres, comme Osso VR (qui a levé 14 millions de dollars en 2020) ou FundamentalVR, cherchent à développer la formation médicale en réalité virtuelle pour les années à venir.

Les start-up du secteur sont innombrables et il pourrait s’agir de l’un des grands axes de développement de la réalité virtuelle dans les années à venir.

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