Qu’est-ce que Runet, l’Internet alternatif en plein développement en Russie ?

Qu’est-ce que Runet, l’Internet alternatif en plein développement en Russie ?

photo de profil

Par Victoria Beurnez

Publié le

Le Kremlin vient d'annoncer le succès de son "Internet national" qui contrôle les données transitant dans le pays.

Surprise : la Russie vient d’annoncer le bon fonctionnement de son nouvel Internet national, Runet. Selon Tass, une agence de presse russe, le succès de l’opération avait pour enjeu de maintenir l’intégrité du réseau Internet russe dans le cas de potentielles menaces, ainsi que la protection des données personnelles sur le réseau mobile national.

À voir aussi sur Konbini

Le Kremlin a annoncé, ce 23 décembre, la stabilité de son réseau. Le succès de l’opération a été annoncé par Alexey Sokolov, le vice-ministre des communications qui a notamment indiqué que le réseau pourrait être déployé en totalité sur le pays dirigé par Vladimir Poutine.

Les résultats de ces exercices ont montré qu’aussi bien les autorités que les opérateurs de télécommunications sont prêts à répondre efficacement aux risques et menaces émergents, pour assurer le fonctionnement stable de l’Internet et du réseau de télécommunications unifié en Fédération de Russie”, a-t-il annoncé.

Il a également ajouté : “Les scénarios sur lesquels nous avons travaillé ne sont pas exhaustifs en ce qui concerne les menaces que nous avons identifiées. Nous allons continuer nos recherches dans les années à venir. Notre tâche est de rendre tout fonctionnel, tout le temps. Nous comprenons que cela va mettre en lumière de nouveaux défis et de nouvelles menaces auxquelles nous devons nous préparer à répondre.”

Vers un Internet sans liberté ?

Toujours selon Tass, l’objectif de Runet est donc de sécuriser, mais surtout de contrôler un Internet souverain afin d’éviter les ingérences extérieures. Ces recherches font évidemment craindre pour la liberté en ligne des citoyens russes alors que le pays a promulgué une nouvelle loi de contrôle d’Internet, en novembre, qui donne notamment au Kremlin la possibilité “d’éteindre” l’accès au web en cas d’urgence.

Avec une surveillance étroite des réseaux et messageries utilisés par les habitants, la Russie pourrait peu à peu ressembler au modèle chinois qui a, depuis quelques années, censuré bon nombre d’applications internationales à commencer par Facebook. En 2019, l’ONG Freedom House a ainsi attribué la note de 10 sur 100 à la Chine en terme de liberté sur Internet tandis que la Russie obtenait un score de 31.

Les acteurs de ce nouveau réseau disposent d’un délai de deux ans, jusqu’aux prochaines élections législatives de 2021, pour le mettre en place. Une fois effectif, le Roskomnadzor, gendarme des communications russes, pourra procéder à des inspections des données traitées par ce réseau.