Un bébé requin est né dans un aquarium composé de deux femelles

Un bébé requin est né dans un aquarium composé de deux femelles

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Par Pierre Bazin

Publié le

Baby Shark sans Daddy Shark.

Ispera (“espoir” en sarde) est un bébé requin né il y a quelques jours à l’Acquario di Cala Gonone en Sardaigne, et il attire déjà toute la curiosité scientifique. De l’espèce des émissoles lisses, le petit est un des très rares cas (qui plus est observables) de “naissance vierge”. En effet, le requin est né d’une mère vivant dans un aquarium partagé depuis des années uniquement avec une autre femelle.

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Les scientifiques s’accordent à dire que, pour le moment, il s’agirait d’un des premiers cas documentés de parthénogenèse de requin. Ce phénomène rare est une forme d'”auto-reproduction”, qui a lieu quand un ovule non fécondé devient un embryon qui peut donc aboutir sur une naissance.

Selon Live Science, ce phénomène a déjà été observé chez plus de 80 espèces de vertébrés (dont quinze de requins et raies) parmi lesquelles on trouve principalement des reptiles et des poissons. Toutefois, il serait très difficile d’observer ce phénomène dans la nature. La parthénogenèse serait un des derniers recours pour les femelles de se reproduire lorsqu’elles ne peuvent pas trouver de partenaire masculin.

Ce phénomène est très courant chez les plantes (on parle d’apomixie), mais lorsqu’on parle d’espèces comme le requin, il s’agit d’automixie – ou parthénogenèse méiotique. Les gènes de la mère sont “mixés” pour concevoir une progéniture dont le génome est très proche. Il ne s’agit toutefois pas d’un “clone” à proprement parler.

Interrogée par Live Science, la chercheuse Christine Dudgeon de l’université du Queensland en Australie explique le fonctionnement de cette étrangeté de la nature :

“Plutôt que de se fusionner avec un spermatozoïde pour former un embryon, [l’ovule] le fait avec un corps polaire, qui est une autre cellule produite en même temps que l’ovule qui produit et possède l’ADN complémentaire […]. La parthénogenèse est essentiellement une forme de consanguinité, car la diversité génétique de la progéniture est considérablement réduite.

Cela signifie que la progéniture par parthénogenèse pourrait avoir une chance de survie réduite. Les biologistes marins de l’aquarium de Sardaigne ont d’ores et déjà envoyé des échantillons d’ADN à un laboratoire pour confirmer qu’Ispera est né par parthénogenèse, comme le rapporte le New York Post.

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