Une IA aide à déterminer les embryons les plus prometteurs pour la fécondation in vitro

Une IA aide à déterminer les embryons les plus prometteurs pour la fécondation in vitro

Image :

Crédit : Getty / Jim Dyson

photo de profil

Par Victoria Beurnez

Publié le

Une entreprise australienne veut faciliter ce processus parfois très fastidieux pour les femmes.

Nouveau cap franchi en médecine pour l’intelligence artificielle. Une IA, repérée par NewScientist, a été créée pour aider les femmes dans le processus de la fécondation in vitro. Créée par Harrison.ai, une entreprise australienne basée à Sydney, cette IA, baptisée Ivy, sélectionne les embryons avec le meilleur potentiel de développement et présentant le plus de chance pour une grossesse sans encombre.

À voir aussi sur Konbini

L’algorithme d’Ivy analyse des vidéos en timelapse des embryons, lors de l’incubation, après qu’ils ont été fertilisés. Grâce à ça, elle peut identifier ceux qui ont le plus de chance de se développer.

10 000 vidéos analysées

Cet algorithme a été entraîné sur plus de 10 000 vidéos d’embryons filmés dans un incubateur sur une période de cinq jours. Ces données ont été croisées avec les succès ou non de grossesse qui en ont résulté.

Ivy a été utilisé sur plusieurs milliers de femmes en Australie, qui en ont toutes été informées et consentaient au processus. Jusqu’ici, l’IA a obtenu un score de 0,93 au score ROC, qui détermine l’efficacité d’un tel procédé. Un score ROC de 1 indique 100 % de prédictions correctes. Les embryologistes (humains, donc) obtiennent généralement un score maximal de 0,74.

Quant à savoir précisément ce qu’Ivy identifie de prometteur ou non dans ces vidéos d’embryons, cela reste flou. Aengus Tran, CEO de l’entreprise Harisson.ai, l’a avoué : “Nous pouvons imaginer que le système a appris des critères très similaires à ce que recherchent les embryologistes.”

Par exemple, la forme des cellules, la symétrie ou la durée de leur division de deux à huit cellules. Mais il pourrait aussi très bien s’agir de paramètres dont les médecins n’auraient pas connaissance.

Le processus est aujourd’hui utilisé régulièrement par le groupe privé IVF Australia, spécialisé, donc, dans la fécondation in vitro. “Nous utilisons Ivy pour choisir les embryons la plupart du temps, parce que selon nous, elle donne de meilleures prédictions que les embryologistes humains”, a expliqué Peter Illingworth, de l’Institut.

Bientôt, un essai clinique débutera dans le but de démontrer si les embryons choisis par Ivy se développent plus rapidement que ceux choisis par des médecins.

Si, finalement, Ivy n’a pas d’incidence directe sur la grossesse, elle peut en revanche aider une femme à tomber enceinte plus rapidement en choisissant les embryons au meilleur potentiel.