Une image inédite de la toile cosmique révélée par des scientifiques japonais

Une image inédite de la toile cosmique révélée par des scientifiques japonais

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(© Hideki Umehata/Université de Tokyo)

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Par Pauline Allione

Publié le

Grâce à cette image, les chercheurs en savent plus sur l’histoire de l’Univers.

Vaste structure s’étendant entre les galaxies, la toile cosmique s’apparente à un immense réseau de filaments d’hydrogène et est apparue après le Big Bang. Dernièrement, des scientifiques, qui connaissaient le phénomène grâce à des simulations cosmologiques, ont enfin réussi à observer ces filaments qui s’étendent sur plusieurs millions d’années-lumière.

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Dans un article publié dans la revue Science début octobre, l’équipe de Hideki Umehata, de l’université de Tokyo, dévoilait une image inédite et impressionnante des structures d’hydrogène de la toile cosmique. On peut y voir des filaments gazeux détectés par 24 spectrographes dans la constellation du Verseau, à environ 12 milliards d’années-lumière de notre planète.

(© Hideki Umehata/Université de Tokyo)

Dans cette région lointaine appelée SSA22, l’existence d’un proto-amas de galaxies est à l’origine d’un important rayonnement ultraviolet, qui a permis de rendre visible le réseau gazeux. L’image a été capturée grâce à l’instrument Muse (Multi Unit Spectroscopic Explorer), installé depuis cinq ans sur le Très Grand Télescope (VLT) de l’Observatoire Paranal, au Chili.

Des filaments de gaz qui alimentent les galaxies

Cette image est venue renforcer la théorie selon laquelle la toile cosmique constitue la base de l’Univers. En effet, les chercheur·se·s ont détecté une activité importante au croisement de filaments plus épais, comme de jeunes galaxies qui produisent des étoiles ou des trous noirs supermassifs.

(© Hideki Umehata/Université de Tokyo)

La découverte vient donc soutenir l’idée que les filaments gazeux alimentent ces phénomènes. “Cela suggère très fortement que la chute de gaz le long des filaments, sous l’effet de la gravité, déclenche la formation de galaxies à sursauts d’étoiles ou de trous noirs supermassifs”, détaille Hideki Umehata.

“C’est très excitant de voir clairement pour la première fois des filaments multiples et étendus dans l’univers primitif. Nous avons enfin un moyen de cartographier directement ces structures et de comprendre en détail leur rôle dans la régulation de la formation des galaxies et des trous noirs supermassifs”, se réjouit Michele Fumagalli, coauteur de l’article et chercheur à l’université de Durham.